<82> notre droite, qui vint s'appuyer au ruisseau de Schweidnitz. L'attaque commença par un bois que l'ennemi avait garni d'infanterie, et que nous emportâmes assez vite. L'ennemi, qui se voyait tourné, fut obligé de changer sa position; il avait perdu son appui, ce qui le mettait dans la nécessité de prendre les premiers postes les meilleurs, pour nous empêcher de balayer toute son armée d'une aile à l'autre. Il garnit une hauteur qui se trouvait derrière ce bois, avec quelques brigades d'infanterie, que notre droite attaqua, et qu'elle emporta après une opiniâtre résistance. L'ennemi forma une nouvelle ligne auprès du village de Leuthen, où il se défendit avec beaucoup de valeur, mais où nous le forçâmes. Alors la cavalerie de notre droite chargea celle de l'ennemi et la battit, mais elle fut ramenée par un feu de canon à cartouches qu'elle essuya. Elle se remit assez vite et donna sur l'infanterie ennemie, où elle fit grand nombre de prisonniers. Pendant toutes ces différentes attaques, la droite de la cavalerie et de l'infanterie impériale arriva; notre gauche de cavalerie chargea celle de l'ennemi et la renversa, après quoi le régiment de Baireuth prit l'infanterie autrichienne, postée sur une hauteur, à dos, tandis que notre infanterie de la droite les attaqua de front. Tout ce corps des ennemis fut mis dans une entière déroute, et le Roi les poursuivit jusques à Lissa.
L'action commença à 1 heure de l'après-midi et finit à 4. Si nous avions eu encore une heure de jour, leur défaite aurait été complète.
Le 6, nous avons poursuivi les Impériaux jusqu'à Breslau, le 7, nous avons formé l'investissement de la ville, et l'on a pris tous les arrangements nécessaires pour en faire le siège. Le même jour, le général de Zieten fut détaché avec un grand corps de cavalerie et d'infanterie à la poursuite de l'ennemi; il leur a pris d'abord au delà de 3000 chariots d'équipages et de vivres, du canon et un prodigieux nombre de prisonniers; il les talonne toujours. Les Autrichiens marchent vers Grossburg, sans que l'on puisse encore assurer s'ils prennent le chemin de Schweidnitz ou celui de la Moravie.
Nous leur avons pris à cette bataille 183 officiers, parmi lesquels les lieutenants-généraux O'Donell1 et Nostitz, le colonel comte Browne et d'autres dont on se propose de donner la liste, aussitôt qu'on en aura le temps; au delà de 22,000 prisonniers, 168 canons et 43 drapeaux ou étendards.2 Nous n'avons perdu aucun général, sinon Krockow des
1 Johann Graf O'Donell (der jüngere O'Donell vergl. S. 157. Anm. 1) war vielmehr Generalfeldwachtmeister.
2 Die vom Könige hier angegebenen Zahlen der österreichischen Verluste waren nur vorläufige und sollten nachträglich geändert werden. (Vergl. S. 79.) Am 12. December schreibt Eichel an Podewils, dass die in der Relation enthaltenen Zahlen „nunmehro dahin zu rectificiren wären, dass nämlich 291 gefangene Officiers, 21,500 andere Gefangene, 116 Canons, 51 Fahnen und Standarten und an 4000 Artillerie-, Bagage- und Proviantwagens nebst verschiedenen anderen Equipages zu setzen wären.“ Diese Zählen wurden in die Drucke der Relation (vergl. oben S. 79. Anm. 3) aufgenommen. — Am 14. December sendet Eichel an Podewils die schon oben in der Relation erwähnte Liste „derer in letzterer Bataille gefangenen österreichischen Officiers, so fordersamst gedrucket werden soll“ . „Es bleibet aber deshalb deren Anzahl noch nicht vollständig, weil tagtäglich noch mehr dergleichen Gefangene nach und nach eingebracht werden. Wo ich kann, werde davon ein mehreres melden. Die eigentliche Summe derer erbeuteten Canons ist 131, und 51 Fahnen und Standarten.“ Die genannte Liste der gefangenen Officiere nebst der neuen Zahl der Kanonen und Fahnen wurde am 20. December durch das Ministerium an die preussischen Gesandten verschickt; in den berliner Zeitungen erschien sie Sonnabend, 24. December ( „Berlinische Nachrichten“ Nr. 154); in den Danziger „Beyträgen“ Bd. III, S. 699—704. Vergl. auch unten Nr. 9652 S. 140.