<85> marchent presque jour et nuit. Nous sommes à présent maîtres du faubourg d'Ohlau; j'ai déjà des troupes au delà de la rivière, pour en former l'investissement, ainsi la garnison court risque d'être faite prisonnière de guerre.
Lehwaldt doit être à présent au beau milieu de la Poméranie suédoise,1 et je me flatte que sa besogne sera achevée vers la fin du mois.
Vous n'avez donc rien à appréhender pour moi, cher frère. Je vous remercie de l'amitié que vous me témoignez à l'occasion des dangers que l'État a courus, et je vous assure que vous ne vous intéressez pas pour un ingrat. Il faut que je règle à présent l'ouvrage de la journée. Adieu, cher frère, je vous embrasse.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
9576. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VIERECK2 A COPENHAGUE.
Quartier général près de Breslau, [10 décembre]3 1757.
J'ai été bien aise de voir ce que vos dernières dépêches m'ont appris touchant l'ouverture confidente et secrète que le chevalier Williams vous a faite au sujet de son plan dressé et concerté.4 Assurez-le toutà-fait sur le secret le plus absolu que je lui garderai, quoique les circonstances m'en soient encore inconnues, et si vous n'avez rien à craindre que la sûreté des postes, vous pourrez, je crois, me marquer, au moins en gros, sur quoi ce projet roule, quand vous chiffrerez votre dépêche au chiffre immédiat, mais entremêlé dans chaque ligne de nombre de non-valeurs, et que vous adressiez cette dépêche au sieur de Hecht à Hamburg, pour en avoir soin. Mais ce que j'attends préalablement et au plus tôt, c'est que vous preniez de bonnes informations de M. Williams de l'état de santé de l'impératrice de Russie ou plutôt de celui de ses maladies,5 et ce que l'on en aurait à espérer ou à craindre;
1 Vergl. S. 66.
2 Der frühere preussische Gesandte von Haeseler in Kopenhagen hatte aus Gesundheitsrücksichten den Abschied nehmen müssen. Vergl. Bd. XII, 89. 230. 405,
3 Das Datum nach der Antwort Viereck's, d. d. Kopenhagen 20. December.
4 Viereck hatte, Kopenhagen 19. November, berichtet, der auf der Durchreise befindliche ehemalige englische Gesandte in Petersburg Williams (vergl. Bd. XV, 484) habe ihm mitgetheilt, dass er mit der Ausführung eines Planes umgehe zur Lösung der französisch-russischen Allianz; Viereck möge vorläufig auf dem gewöhnlichen Postwege dem Könige noch keine Anzeige zukommen lassen, um das Geheimniss besser zu wahren. Am 24. December übersendet Viereck eine am 20. December ihm raitgetheilte Denkschrift von Williams; nach derselben hat Williams den Kanzler Bestushew von der Gefährlichkeit des französischen Bündnisses überzeugt, indem er vorstellte, wie Frankreich, Russlands alter Gegner in Schweden und Polen, alle Absichten des Petersburger Hofes in diesen beiden Nachbarstaaten durchkreuze; es sei Hoffnung, dass durch Bestushew auch die Kaiserin Elisabeth über die Nachtheile der Verbindung mit Frankreich aufgeklärt werden würde.
5 Vergl. Bd. XV, 494. In einem Cabinetserlass, d. d. Hauptquartier bei Breslau 14. December, wiederholt der König den obigen Befehl an Viereck.