9581. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE A LEIPZIG.
Au quartier de Dürrgoy, 12 décembre 1757.
Mon cher Frère. Je vous adresse ci-clos un petit détail de ce qui s'est passé depuis la marche de mon corps de troupes de la Saxe et surtout à la bataille de Lissa.1 Je serai bien aise que vous en fassiez tirer différentes copies dont il en tombât quelques-unes entre les mains des généraux et officiers français prisonniers de guerre, qui, à ce que je m'imagine, ne laisseront pas d'en envoyer des copies en France, de leur propre mouvement, et sans qu'il soit nécessaire de leur faire des insinuations à ce sujet.
Je vous envoie, d'ailleurs, une lettre pour le maréchal Keith,2 que vous lui ferez parvenir. Il s'y agit des contributions et des livraisons qu'il doit demander, aussi fortes qu'il est possible, du pays saxon, sans plus de ménagement, afin d'en tirer tout ce qu'il peut. On en criera, mais mon intention est — ce dont cependant vous me garderez un profond secret — de presser par là le roi de Pologne de songer sérieusement à une paix et un accommodement avec moi, et ne pas se laisser plus mener des Autrichiens par le nez. Je viens d'ailleurs de faire mes ordres au ministre de Borcke à ce sujet, afin d'y agir conformément et de faire convoquer les États de Saxe pour leur en faire des demandes . . .3
Federic.
Nach der Ausfertigung.
9582. AN DEN OBERST VON TAUENTZIEN IN LEIPZIG.
Hauptquartier Dürrgoy, bei Breslau, 12. December 1757.
Mein lieber Obrister von Tauentzien. Ich mache Euch hierdurch zu Eurer Direction und Achtung bekannt, wie Ihr unter der Hand sowohl selbst als auch durch vernünftige Leute vom Bataillon, doch ohne sonderlichen Éclat und so wie Ihr es am convenablesten finden werdet, zu Leipzig so viel Manufacturiers [als möglich] von allerhand Sorten4 persuadiren und engagiren lassen sollet, damit selbige nach Berlin und Potsdam oder anderer Orten Meiner Lande gehen und sich daselbst setzen und etabliren; wie Ihr denn auch zu dem Ende ihnen insinuiren lassen sollet, dass, wenn sie solches thun und dahin gehen würden, sie von aller Enrolirung und Werbung gänzlich frei sein sollten, und man ihnen deshalb
1 Vergl. Nr. 9572. Am 12. sendet der König auch an den englischen Gesandten Mitchell eine Abschrift der Relation und zugleich eine Abschrift des an Prinz Ferdinand von Braunschweig ergangenen Cabinetserlasses, Nr. 9578.
2 Nr. 9580.
3 Zum Schluss macht der König dem Prinzen Mittheilung von den an Borcke ergangenen Befehlen (Nr. 9579) und von den in Sachsen gegen die Franzosen etwa zu gebrauchenden Repressalien (Nr. 9578); der Prinz möge in Sachsen von den letzteren laut sprechen.
4 In einem Erlass, d. d. Striegau 26. December, befiehlt der König „Fabrikanten von allerlei Gewerken und insbesondere Taftmacher zu engagiren“ . Vergl. auch den Erlass, d. d. Breslau 5. Februar 1758. Preuss a. a. O. S. 123 und 125.