9557. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE A LEIPZIG.
Parchwitz, 1er décembre 1757.
Mon cher Frère. Je m'en rapporte à mon chiffre67-2 pour ce qui regarde nos affaires. J'ajoute qu'aujourd'hui toute mon armée sera rassemblée et en ordre de bataille. Par ce que contiennent les listes, nous sommes 39,000 hommes. Vous pouvez être sûr que l'ennemi a perdu, de son aveu, 24,000 hommes à la dernière bataille. J'ai tout lieu de bien augurer de ce que nous allons entreprendre :
.....Mais pour être approuvés,
De semblables desseins veulent être achevés.67-3 Attendez donc en patience ce que le sort en décidera.
Vous me parlez de ce commis des vivres;67-4 il faut l'échanger contre le Landrath Graevenitz que les Français retiennent à Lüneburg,67-5 pour délivrer ce pauvre diable.
Vous pouvez bien croire que je suis extrêmement occupé ici; ainsi je ne vous en dis pas davantage, sinon que je me réjouis de votre reconvalescence,67-6 et que je vous prie de faire mes amitiés à Seydlitz,67-7 étant avec toute l'estime et la plus tendre amitié, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur
Federic.
Je suis ici, depuis le 28, à attendre les autres; j'ai fait depuis le 12, départ de Leipzig, 42 milles d'Allemagne avec les troupes.
Vous avez très bien fait par rapport à la réponse que vous avez faite aux États de la Priegnitz et de la Vieille-Marche,67-8 et il faut espérer que, dans peu, la marche des Hanovriens fera changer la face des affaires. 67-9
<68>Le corps de Bevern, sous les ordres du général Zieten,68-1 me joint aujourd'hui ici. Nous ferons demain jour de repos; le lendemain j'irai marcher droit à l'ennemi pour l'attaquer dans son poste derrière Lissa, ce qui se fera le 4 ou le s, ou le 6 de ce mois. Nous l'attaquerons avec autant de vigueur que de prudence et de disposition, et je me flatte que, sous l'assistance du Ciel, nous le battrons. Je me vois forcé de l'entreprendre, au risque de ce qui en pourra arriver. J'ai cependant bonne espérance que cela réussira à mon gré, quoique non pas sans peine ni hasard. Si la bataille sera à nous, je reprendrai incessamment Breslau, que le commandant a rendu sans coup férir à l'ennemi.68-2 Je tâcherai après de reprendre Schweidnitz.68-3 Voilà beaucoup de nouvelle besogne jusqu'au commencement de janvier, et, avant que de nettoyer la Silésie des ennemis qui l'infestent, il faut que tout cela aille bien et heureusement; après quoi, les troupes ont un très grand besoin de repos.
Rassurez [le prince Ferdinand],68-4 si vous le trouvez nécessaire et convenable, contre les appréhensions qu'il pourrait prendre sur les [pertes ci-]desssus [mentionnées] que le prince Bevern a essuyées ici, pour la grande part par ses [malheureuses]68-5 et lourdes fautes, poussez-le à ne pas [différer] son expédition contre les Français, pour ne pas laisser le temps à l'ennemi de se reconnaître.
Votre frère Ferdinand se porte bien.
Nach der Ausfertigung. Der Zusatz zum ersten Theil ( „Je suis ici etc.“ ) eigenhändig. Der zweite Theil des Schreibens war chiffrirt ( „Vous avez très bien fait“ bis zu Ende).
67-2 Vergl. unten.
67-3 Racine, Mithridate, Akt III, Scène 1.
67-4 Ein gefangener französischer Intendant, dessen Freilassung der Prinz von Söubise wünschte.
67-5 Vergl. Bd. XV, 434.
67-6 Vergl. S. 40.
67-7 Seydlitz weilte in Leipzig, um sich von der bei Rossbach erlittenen Verwundung zu erholen. Vergl. S. 9. 40.
67-8 Prinz Heinrich berichtet, Leipzig 23. November, die Stände der Altmark seien genöthigt worden, mit dem Herzoge von Richelieu einen Vertrag einzugehen über Lieferungen an Getreide und Futter. Je leur ai écrit d'y mettre tous, les retardements possibles, dans l'espérance que l'expédition des Hanovriens changera la face des affaires.“
67-9 Für diese letzten Worte befindet sich eine hier zu Grunde liegende eigenhändige Bemerkung des Königs auf der Rückseite des Berichts des Prinzen.
68-1 Vergl. S. 60. 64.
68-2 Vergl. S. 60.
68-3 Vergl. S. 37. In ähnlicher Weise wie an den Prinzen Heinrich schreibt der König am 1. December an den Generalmajor von Finck über seine bevorstehenden Unternehmungen.
68-4 Das Déchiffré ist nicht in Ordnung; es scheinen einige Worte zu fehlen. Gemeint ist jedenfalls Prinz Ferdinand von Braunschweig.
68-5 Vergl. in dem S. 74. Anm. 1 citirten Schreiben an Keith.