9575. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE A LEIPZIG.

Près de Breslau, 10 décembre [1757].

Mon cher Frère. J'approuve beaucoup tous les arrangements que vous avez pris, et vous verrez le reste par le chiffre ci-joint.84-2 J'espère que, dans trois jours au plus tard, nous serons maîtres de Breslau. Zieten est toujours sur l'ennemi, leur armée est presque dissipée et se sauve chez elle. Leur perte est prodigieuse; vous, qui me connaissez pour ne point être fanfaron, vous pouvez m'en croire en comptant leur perte de beaucoup au delà de 30,000 hommes. Un coup de canon dans leur arrière-garde l'a absolument dispersée, 2 et 3 hussards font des officiers et 50 hommes prisonniers, tant la confusion y est grande. Ils<85> marchent presque jour et nuit. Nous sommes à présent maîtres du faubourg d'Ohlau; j'ai déjà des troupes au delà de la rivière, pour en former l'investissement, ainsi la garnison court risque d'être faite prisonnière de guerre.

Lehwaldt doit être à présent au beau milieu de la Poméranie suédoise,85-1 et je me flatte que sa besogne sera achevée vers la fin du mois.

Vous n'avez donc rien à appréhender pour moi, cher frère. Je vous remercie de l'amitié que vous me témoignez à l'occasion des dangers que l'État a courus, et je vous assure que vous ne vous intéressez pas pour un ingrat. Il faut que je règle à présent l'ouvrage de la journée. Adieu, cher frère, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



84-2 Liegt nicht vor.

85-1 Vergl. S. 66.