9580. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH.89-1
Au quartier de Dürrgoy, 12 décembre 1757.
Mon cher Maréchal. Après les grands succès dont Dieu a béni mes armes ici, dont je voudrais bien tirer tous les avantages possibles pour parvenir à la fin à une paix juste et honorable, j'ai bien voulu vous dire pour votre direction que, quand vous serez rentré avec votre corps de troupes en Saxe, vous devez d'abord demander des contributions et des livraisons en Saxe aussi fortes qu'il sera possible, sans ménagement, et sans faire attention aux regîtres qu'on qualifie ordinairement du nom de cadastres. Mais, pour y réussir d'autant mieux et pour qu'il y soit observé quelque ordre et que je puisse savoir ce que j'en retirerai, je viens d'ordonner à mon ministre d'État de Borcke . . .89-2
Comme le comte de Brühl a, entre autres, deux ou trois terres aux environs de Leipzig ou de Nossen, je serais bien aise que vous y détachiez le lieutenant-colonel de Mayr89-3 avec quelques-unes de ses compagnies franches, afin d'y faire, quoique sous son propre nom, quelque tapage, que je veux cependant ignorer moi.
Au reste, ayant appris que les généraux français dans le pays d'Hanovre font de fortes menaces de vouloir faire saccager, brûler et raser les maisons appartenantes au roi d'Angleterre et de ses ministres . . .89-4 Quant à vous, vous ne devez point faire la petite bouche là-dessus, en parlant aux gens de condition et à la noblesse du pays saxon. Sur quoi, je prie Dieu etc.
Vous n'avez rien à craindre là-bas; ces gens-ci ont perdu au delà de 30,000 hommes à la dernière bataille, et ils font venir Marschall89-5 à leur secours pour couvrir la Bohême, vous ne garderez là-bas que Laudon ou Mittrowsky.89-6
Federic.
Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig. Der in der Ausfertigung chiffrirte Theil, für welchen ein Déchiffré nicht vorhanden ist ( „d'abord demander des contributions bis“ zum Ende des zweiten Alinea), nach dem (nur für diesen Theil gefertigten) Concept.
<90>89-1 Die Berichte Keith's datiren am 28., 29., 30. November aus Postelberg in Böhmen (vergl. S. 50. 58), am 4. December aus Marienberg in Sachsen, am 6. ois 24. December aus Chemnitz.
89-2 Es folgt die Mittheilung des am 12. December an Borcke ergangenen Befehls. Vergl. Nr. 9579.
89-3 Mayr war seit dem 12. November 1757 Oberst (Akten der Geh. Kriegskanzlei). Vergl. auch Bd. XV, 30.
89-4 Es folgt mit den gleichen Worten wie in dem Cabinetserlass an Prinz Ferdinand (Nr. 9578) die Drohung mit Repressalien in Sachsen.
89-5 Vergl. S. 40.
89-6 Die in dem eigenhändigen Zusatz ausgesprochenen Ansichten werden wiederholt in einem Cabinetserlass an Keith vom 13. December, mit welchem dem Feldmarschall zugleich die Relation über die Leuthener Schlacht (Nr. 9572) zugeht In einem Cabinetserlass an Finck m Dresden, d. d. Hauptquartier bei Breslau 12. December, äussert der König ebenfalls, dass Marschall nach Böhmen gezogen werden würde, so dass, „da Ihr nichts als etwa Laudon vor Euch behaltet, wohl werdet ruhig sein können“ . In demselben Erlass gibt der König Finck Nachricht von den Erfolgen Zieten's, von der Zahl der Gefangenen und den in der Schlacht bei Leuthen erbeuteten Kriegstrophäen.