9599. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH.101-2
Au quartier près de Breslau, 17 décembre 1757.
J'ai reçu votre lettre du 12, par laquelle j'ai vu avec la dernière surprise la malheureuse et fatale résolution que vous avez prise de vouloir vous replier vers Leipzig. Plaise à Dieu que vous n'ayez [pas] déjà exécuté ce malheureux dessein, qui me ferait juger que la tête vous a tourné, comme elle a tourné autrefois aux gens ici, et par où vous ruinerez et gâterez absolument mes affaires qu'à peine j'ai remises en bon train. Mon Dieu, que je suis malheureux d'avoir à combattre partout à tant de travers! D'ailleurs, quand même les avis qu'on vous a donnés de la marche de Marschall, [seraient justes,] pensez au moins qu'il est assez éloigné encore de vos quartiers; et ne deviez-vous pas songer qu'il était assez de penser à une retraite telle que vous proposez, quand Marschall vous eut approché jusqu'à une marcher Je ne saurais donc absolument pas approuver votre dessein ni votre timide conduite, qui gâtera mes affaires qui n'ont que commencé d'être remises en train, si jamais vous la mettez en exécution. Au surplus, vous devez penser que le régiment de cavalerie du corps n'est du tout à vos ordres, et qu'il est destiné à d'autre usage.101-3 Après que l'armée autrichienne a été entièrement ruinée et déroutée, vous deviez être persuadé que l'avis que je vous ai donné101-4 qu'elle attirerait le corps de Marschall à soi, pour avoir seulement assez de troupes pour faire sa chaîne dans les montagnes de Bohême, [est vrai,] et vous ne deviez plus prendre des résolutions aussi timides que funestes pour moi.
Federic.
Nach dem Concept.
101-2 Keith berichtet aus Chemnitz.
101-3 Vergl. S. 19. 52.
101-4 Vergl. S. 89.