9605. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.
Auprès de Breslau, 18 décembre 1757.
Monsieur mon Cousin. J'ai reçu avec bien de la satisfaction la lettre que vous m'avez faite du 11 de ce mois, et vous suis bien obligé de la part que vous avez voulu prendre au succès de mes armes, et des sentiments que vous m'avez renouvelés à cette occasion, dont j'ai été véritablement touché, connaissant leur sincérité et le fond dont ils partent.
Quant à l'opposition du Duc votre frère par rapport à ses troupes, et à ce que vous me marquez à ce sujet, Votre Altesse aura déjà vu, par la dernière lettre que je Lui ai faite,104-5 les vrais sentiments du Duc votre frère en tout ceci, et par quelles raisons il se voit obligé de ménager les dehors, sans qu'il veuille le moindre préjudice à la bonne<105> cause; en sorte que Votre Altesse n'a qu'à tenir ferme sur cet article, tout comme jusques à présent. En attendant, j'écrirai moi-même au Duc régnant105-1 pour le rectifier plus encore. Votre Altesse dira d'ailleurs à Son digne neveu105-2 que je prenais sur ma tête la bonne résolution qu'il avait prise de rester avec les troupes auprès de vous, et que je me chargeais de le réconcilier sûrement avec Monsieur son père. Vous insinuerez même confidemment à ce digne et brave prince que tout ce que Monsieur son père faisait de démarches pour le rappeler, n'étaient que des démonstrations au dehors, auxquelles il était obligé et forcé par les Français, contre les sentiments de son cœur et contre sa véritable intention, et qu'il serait peut-être bien mortifié, si lui, le Prince, l'envisageait autrement.
J'espère, au reste, que Votre Altesse me donnera bientôt de bonnes nouvelles de Ses succès. Je La prie d'être persuadée de la haute estime et des sentiments de l'amitié invariable avec lesquels je suis, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse le bon et très affectionné cousin
Federic.
La ville de Breslau a une garnison de 10,000 hommes. Ils sont sur le point de se rendre; nos sapes sont à 150 pas du fossé, leur canon presque démonté. Avec cette capture, je compte d'avoir au delà de 700 officiers et de 33,000 soldats autrichiens prisonniers.
Federic.
Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.
104-5 Vergl. Nr. 9595.
105-1 Vergl. Nr. 9608.
105-2 Vergl. S. 99.