9642. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH.
Striegau, 27 décembre 1757.
Mon cher Maréchal. Les chemins étant assurés à présent, je crois pouvoir vous écrire sans chiffre. Vous pourrez passer tranquillement votre hiver, et je serais très fort étonné que quelque Autrichien vous incommodât. A cela se joint la barrière des neiges et le dégoût d'une campagne qui paraissait ne point avoir de fin. Si vous voulez aller à Dresde,133-1 il ne dépend que de vous; je ne doute pas que vous ne preniez, pour y aller, et quand vous retournerez, toutes les précautions, pour ne point être pris.
Nous sommes à présent à la fin de nos travaux; l'ennemi a été poursuivi jusqu'à Schatzlar, Liegnitz s'est rendu par capitulation, Werner est à Troppau, de sorte qu'il ne reste d'Autrichiens en Silésie que la garnison de Schweidnitz et 37,000 prisonniers que je suis obligé de nourrir, Il ne reste au prince Charles de troupes réglées que 13,000 hommes et 8900 cavaliers; mais il faut vous dire qu'il a près de 30,000 blessés ou malades dans les hôpitaux de la Bohême.
On assure fort que le Turc remue. Si cela se confirme, le comte Kaunitz jouera gros jeu.
Je règle à présent mon cordon et la bloquade de Schweidnitz; cela fait, je m'en vais à Breslau, pour prendre quelque repos dont j'ai grand besoin.133-2 Adieu, mon cher Maréchal, je vous embrasse.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
133-1 Von Chemnitz nach Dresden.
133-2 In der gleichen Weise benachrichtigt der König, Striegau 28. December, durch ein eigenhändiges Schreiben den Marschall von der Lage in Schlesien; zugleich spricht er seine Zufriedenheit aus, dass Keith in Sachsen mit Repressalien habe drohen lassen. Vergl. S. 87. 89.