9655. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.
Breslau, 31 décembre 1757.
Monsieur mon Cousin. Les lettres que vous m'avez faites du 20 et du 23 de ce mois, m'ont été bien rendues. Vous connaissez mon empressement à relever142-2 la bonne cause, et je me flatte que ma campagne faite et passée en sera la plus sûre garante. Mais, pour faire cette diversion que vous souhaitez,142-3 vous conviendrez de l'impossibilité de la faire dans le moment présent, vu le repos dont mes troupes, que j'ai ici sous mes ordres, ont besoin, épuisées par une campagne des plus<143> vives et des plus pénibles, pour reparaître le printemps qui vient. Il faut considérer d'ailleurs que, quand même cet obstacle n'existerait point, il faudrait au moins le temps jusques au mois de février, avant qu'une partie de ces troupes saurait arriver sur les lieux, pour y opérer une diversion. Et quant au maréchal Keith, il faut qu'il ait attention sur le corps du général autrichien Marschall, et Lehwaldt est actuellement en pleine action avec les Suédois. De sorte que vous voyez par là qu'il n'y a pas moyen de faire, dans l'instant, cette diversion que vous souhaitez. En attendant, comme j'espère que Lehwaldt aura bientôt fait avec les Suédois, je verrai alors ce que je pourrai faire en votre faveur.143-1 Ce que j'aurais toujours souhaité que Votre Altesse eût fait du commencement de Ses opérations, c'est qu'Elle eût d'abord suivi le plan dont j'étais convenu avec Elle, pour tomber tout droit sur Nienburg et Minden,143-2 afin de séparer par là les forces de l'ennemi et l'obliger à se replier et à quitter les pays d'Hanovre et de Brunswick, ce qui aurait fort facilité vos opérations et rejeté l'ennemi jusqu'aux rives du Rhin. Je suis avec ces sentiments que vous me connaissez, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse le bon et très affectionné cousin
Federic.
Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.
142-2 In dem Déchiffré der Ausfertigung „redresser“ verlesen, das Concept hat „relever“ ; ebenso sind einige andere Lesefehler der Ausfertigung im obigen Text nach dem Concept verbessert.
142-3 Der Prinz hatte, Altenhagen 23. December, geschrieben, der Marschall Richelieu habe seine Truppenmacht ausserordentlich verstärkt. „Je sais que Votre Majesté a assez d'ouvrage sur les bras; sans cela, il serait d'un effet admirable, s'il Lui plût faire faire une diversion.“
143-1 Vergl. S. 116.
143-2 Vergl. S. 115.