9674. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.
[Janvier 1758.]158-1
Je vous rends mille grâces des nouvelles que vous m'avez communiquées à la suite de votre lettre. Le maréchal Keith vient de me marquer158-2 qu'il a parlé à un marchand qui est parti de Vienne le 15 du mois passé, qui lui a dit que la consternation y est inexprimable, tant à cause de la bataille perdue à Lissa que par rapport aux mauvaises nouvelles qu'ils ont reçues de leur ministre à Constantinople, qui ne leur laissent plus douter que la guerre avec le Turc ne commence cet été; que la confusion était augmentée par un ordre que l'Impératrice avait donné que tous les banquiers devaient porter l'argent comptant qu'ils avaient dans leurs caisses, à la banque de Vienne, d'où ils devaient recevoir des billets de ladite banque pour la valeur; que ses deux correspondants avaient résolu de cacher leurs espèces, ne voulant se fier au crédit public, et craignant qu'on pourrait faire une recherche dans les maisons des négociants.
Si ces nouvelles et surtout celle des Turcs se confirment, les circonstances pourraient bien changer; et comme le roi de Pologne crie à la paix, qu'il faut croire que les Suédois, poussés et resserrés en Poméranie, s'accommoderont, il faut se flatter que nos affaires prendront encore un meilleur train que nous n'en avions osé espérer, surtout si le prince Ferdinand de Brunswick se prend habilement pour battre ou rejeter les Français au delà du Wéser.
Federic.
Nach dem Concept.158-3
158-1 Das Schreiben wird vom 7. Januar zu datiren sein. Vergl. den Erlass an Keith vom 7. Januar. Nr. 9675.
158-2 Vergl. Nr. 9675.
158-3 Das Schreiben wurde chiffrirt gesandt, das voranstehende eigenhändige (Nr. 9673) unchiffrirt, vermuthlich mit dem gleichen Boten. Vergl. S. 66. Anm. 2.