9749. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.
Breslau, 3 février 1758.
J'ai bien reçu votre rapport du 24 de janvier dernier, et bien que les choses que vous m'y mandez, soient bonnes en partie, et que les nouvelles communiquées de Russie paraissent fort intéressantes, je commence pourtant quasi à croire que les accidents de l'impératrice de Russie sont plutôt incommodes et fâcheux pour cette Princesse que dangereux pour sa vie,221-1 et qu'elle pourra traîner, sans en mourir de sitôt. Sur quoi, je vous. enjoins cependant de ne laisser entrevoir ma façon de penser à personne.
Quant à la lettre ou plutôt le plan du colonel Yorke touchant la descente projetée en Ost-Frise,221-2 je le trouve admirable, et il serait fort à souhaiter que la cour d'Angleterre le goûtât et s'y prît de la bonne sorte, pour le mettre en exécution.
En attendant, vous informerez M. de Yorke du nouvel évènement d'une seconde invasion des Russes en Prusse, leur plan étant, selon eux, que, dès que leur armée s'y serait un peu rassemblée et que les renforts attendus de la Russie se trouveraient plus à portée, ils en détacheraient incontinent un corps de troupes vers la Poméranie et un autre pour la Silésie, et vous préparerez ledit sieur de Yorke pour le faire convenir, comme quoi les Anglais reconnaîtraient d'eux-mêmes le peu d'assistance que je pourrai donner à l'armée d'Hanovre, vu les circonstances difficiles et critiques dans lesquelles je me trouve.221-3
Federic.
Nach dem Concept.
221-1 Vergl. S. 14. 85 ; Bd. XV, 494.
221-2 Vergl. Nr. 9742-
221-3 Vergl. Nr. 9720. 9737.