9825. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.
[Breslau, 6 mars 1758.]291-1
Pour l'amour de Dieu, ne croyez pas tous les contes que l'on fait! la plupart des choses que l'on vous a dites, sont des mensonges ou des faits brodés et changés. Il n'y a point eu de conspiration de mes généraux, mais quelques-uns se sont mal conduits, et j'ai fait tenir conseil de guerre pour les punir.291-2 Ne craignez point pour moi; ces propos que l'on vous a tenus de me prendre, il y a dix-huit ans que les Autrichiens les débitent, mais cela n'est guère faisable.
Quant à leurs autres rodomontades, vous les verrez démenties toutes de même. Je mets cette année 150,000 hommes en campagne, dont 100,000 sont ici en Silésie.291-3 Les Français avec toutes leurs gasconnades vont dans quinze jours être au Rhin, peut être que leur déconfiture sera si considérable qu'ils seront obligés de retirer Soubise291-4 également. Les Autrichiens se trouveront délaissés de ces secours, et ils n'en pourront guère tirer des Russes. Pour Dieu, ne vous tourmentez pas inutilement, car je vois qu'il faut que l'on débite d'horribles mensonges là-bas; toute l'aventure du Sultan est controuvée et fausse.291-5
Mon frère Henri commandera en Saxe, et si vous daignez m'écrire, vos lettres pourront passer par ses mains. Dès que vous serez débarrassée des Français, vous aurez Weimar et Gotha libres, qui sont tous deux des canaux sûrs.
Federic.
Nach dem Concept. Eigenhändig. 291-6
291-1 Das Datum nach dem von der Markgräfin eigenhändig niedergeschriebenen Déchiffré.
291-2 Vergl. S. 234. 275.
291-3 Am 15. März berichtet Mitchell aus Breslau an Holdernesse, der König habe ihm gesagt, die preussische Armee in Schlesien würde 100,000 Mann stark sein, diejenige in Sachsen 22,000 und die in Pommern ebenfalls 22,000, abgesehen von der Garnison in Magdeburg und anderen kleineren Garnisonen.
291-4 Vergl. S. 279. Anm. 5.
291-5 Der Sultan sollte durch seinen Leibarzt und einen muhamedanischen Priester vergiftet worden sein.
291-6 Das Schreiben ward in Chiffern und vermuthlich ohne Unterschrift ausgefertigt. Es ging mit dem gleichen Boten wie das vorangehende unchiffrirte (Nr. 9824) ab. Vergl. S. 66. Anm. 2.