9835. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Breslau, 10 mars 1758.

La dépêche que vous m'avez faite du 24 de février dernier, m'a été fidèlement rendue. Vous remercierez affectueusement M. Holdernesse avec les autres ministres de la communication des différentes pièces intéressantes300-3 que j'ai trouvées à la suite de votre dépêche; après quoi vous leur direz tout naturellement, quoique avec bien de politesse, qu'assurément je ne trouvais de quoi ils avaient eu lieu d'être surpris de ce que j'avais insisté, en vrai et fidèle allié de l'Angleterre, et qui n'a d'autre but que le bien et le succès de la cause commune, sur l'envoi d'un corps de troupes anglaises en Allemagne;300-4 mais que, comme je voyais à présent les motifs que les ministres avaient, et que vous m'expliquez dans votre susdite dépêche d'une façon bien plus détaillée et étendue que vous ne l'aviez fait dans aucune de vos antérieures,300-5 et que je vois bien qu'ils ne peuvent rien envoyer au delà de la mer, sinon que des secours en argent, je leur faisais des instances de vouloir au moins ne pas être contraires à ce que, pour résister aux grands efforts que la France voudrait faire en Allemagne contre le roi de l'Angleterre et ses alliés, les troupes d'Hanovre et celles de Brunswick et de Hesse-Cassel fussent augmentées en Allemagne,300-6 de façon seulement à ce qu'elles n'eussent pas lieu de plier devant un ennemi sans cela trop supérieur en nombre, et que le susdit ministère voudrait au contraire aider ces princes en ceci de secours pécuniaires.

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En faisant vos remontrances aux ministres de la façon susdite, vous leur ferez entendre également que peut-être je ne me serais jamais mêlé de la guerre présente, si cela n'était arrivé en haine de la convention de neutralité que j'ai arrêtée avec l'Angleterre pour protéger les États d'Hanovre,301-1 et que c'était, par conséquent, proprement moi qui assistais Sa Majesté Britannique. Que, d'ailleurs, pour ne rien cacher aux susdits ministres, c'étaient proprement mes troupes, mes canons301-2 et cetera qui donnaient le poids dans l'expédition présente du prince Ferdinand de Brunswick, qui était bien servie par la diversion que mon frère Henri faisait en même temps, et que, par conséquent, les ministres anglais n'avaient certainement aucune bonne raison de me soupçonner de quelques égards ou ménagement pour la France; que mes intentions envers l'Angleterre étaient les plus pures et les plus droites; que je ne me détacherai pas de ses intérêts, ni n'entrerai en aucune négociation avec les Français que du consentement de l'Angleterre; que, conformément à ces miens principes invariables, je n'avais jamais eu aucun scrupule de signer la convention dont il est maintenant question,301-3 mais que la seule chose que j'avais désirée était qu'on mît en Angleterre plus de ferveur et d'activité aux mesures nécessaires pour le bien et les succès de la cause commune.

Federic.

Nach dem Concept.



300-3 Die Uebersetzung eines Erlasses von Holdernesse an Mitchell, d. d. Whitehall 25. Februar, und eine Uebersicht der Hauptartikel der, wie man annahm, am 15. Januar 1758 zwischen Wien und Versailles erneuerten Allianz. Vergl. S. 252. Anm. 1.

300-4 Vergl. S. 160 —162. 229.

300-5 Vergl. S. 244. 245. 253.

300-6 Vergl. S. 277. 292.

301-1 Vergl. Bd. XIV, 361.

301-2 Vergl. S. 16S. 169.

301-3 Vergl. S. 285. 293.