<108> fait dans cette occasion tout ce que l'on peut attendre d'un bon général, il a été obligé d'abandonner ses chariots et de se retirer à Troppau. La tête du convoi arriva le 30 au soir à l'armée. L'ennemi a fait près de 600 hommes prisonniers, le général Puttkammer et quelques officiers, dont, sans doute, il aura imprimé les noms dans ses relations.
Ce malheureux évènement nous a obligés à lever le siège d'Olmütz. Si le convoi était arrivé, la ville n'aurait pu tenir tout au plus que 15 jours, malgré la belle défense de M. de Marschall.
Le 2 juillet, le Roi a pris avec toute son armée la route de la Bohême.1 Le maréchal de Keith a emporté toute son artillerie, à l'exception de 4 mortiers et d'un canon de 24 livres dont l'affût s'était cassé et qui était intransportable. Le Maréchal est marché sur Littau, de là sur Müglitz et Trübau. Le Roi a pris par Konitz et Trübau. L'avant-garde sous le prince Maurice s'est emparée à Leutomischl d'un dépôt de l'armée autrichienne consistant en farine et fourrages.2 Les sieurs Buccow et Laudon ont accompagné la marche de l'armée, sans cependant s'approcher de trop près de nos troupes.
Lorsque notre arrière-garde passa par les défilés de Kronau pour poursuivre sa marche vers Zwittau, le général Lacy, qui se trouvait à Giebau,3 en fut averti. Il fit occuper le village de Kronau par des grenadiers autrichiens; mais le régiment de Neuwied les en délogea bien vite,4 et la marche se continua sans autre inquiétude. De Zwittau l'armée marcha à Leutomischl où elle fit séjour, et de là elle passa Hohenmauth et gagna un défilé où elle se campa le 12.
Lorsque le général de Retzow se mit en marche vers les hauteurs de Holitz, il les trouva occupées par les ennemis.5 Il gagna une hauteur vis-à-vis d'une chapelle qui se trouve sur une colline proche du petit bourg de Holitz. Il conduisit le train d'artillerie et les munitions de bouche. L'ennemi se mit à canonner selon sa coutume, et, bientôt après, le général de Saint-Ignon avec un corps de cavalerie d'environ onze cents chevaux attaqua le régiment de cuirassiers de Bredow et le replia. Aussitôt d'autres troupes prirent les Autrichiens en flanc et les ramenèrent battant et éparpillés. Le maréchal Keith arriva justement, lorsque l'ennemi était en déroute. Il fit prendre l'infanterie qui se maintenait encore sur les hauteurs, à revers, et tout ce qu'il y avait d'Autrichiens s'enfuit dans les bois. Nous leurs avons fait 6 officiers et près de 300 hommes prisonniers.
Pendant que le Maréchal se trouvait occupé de cette marche, le Roi avait pris les devants de Leutomischl. Il était arrivé, le 11, auprès de Kœniggrætz.6 Le général Buccow y était avec environ 7000 hommes, tant derrière l'Elbe que dans le retranchement qui enveloppe la ville.
1 Vergl. S. 85. 86.
2 Vergl. S. 95.
3 Es giebt nur ein Giebau nordöstl. von Olmütz. Jedenfalls ein Versehen für Gewitsch. Nach den österreichischen Relationen stand Lacy bei Gewitsch.
4 Vergl. S. 99. 100.
5 Vergl. S. 101.
6 Vergl. S. 103. Anm. 2.