<127>sentant convenablement que, dans une crise aussi violente que ma présente, où mes ennemis voudraient m'accabler de tous côtés, j'avais un besoin indispensable de cette cavalerie pour ma propre défense; mais, comme j'espère avec l'assistance du Ciel [de me tirer] encore de cet embarras présent, pourvu que mes affaires succédassent, les susdits ministres pourraient être assurés que, quand mes desseins auraient prospéré en quelque manière, je renverrai non seulement cette troupe de cavalerie à l'armée alliée sous les ordres du prince Ferdinand, mais y joindrai plus de mes troupes encore, autant que les circonstances le permettront alors.

Enfin, songez vous-même et faites le valoir, s'il est possible, aux ministres anglais que, quand même les Français font des pertes très considérables vis-à-vis d'eux, je ne m'en trouve pas beaucoup soulagé, ayant moi seul toutes les forces des Autrichiens, des Russes et des Suédois sur les bras. Je ne vous parle pas à présent de la flotte de Russie qui est au point de sortir de Kronstadt pour bloquer, à ce qu'on dit, le port de Danzig et pour troubler le commerce de cette ville, afin de l'obliger de se rendre aux Russes, mais dont je dois également appréhender des ravages qu'elle fera sur mes côtes de Poméranie.

Federic.

Nach dem Concept.


10159. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Au quartier d'Opotschno, 21 juillet 1758.

Les dépêches que vous m'avez faites depuis le 16 de juin dernier jusqu'au 6 de ce mois, m'ont été fidèlement rendues, quoique à la fois ici.

Tout ce que les Autrichiens ont débité là où vous êtes, des avantages qu'ils avaient remportés dans différentes occasions sur mes troupes pendant mon séjour dans la Moravie, a été controuvé et très faussement brodé; tout au contraire, vous pouvez être parfaitement assuré, comme M. Yorke en a été en partie témoin oculaire,1 que, dans toutes les petites affaires que mes partis et détachements ont eues avec les Autrichiens, ceux-ci ont eu des revers et ont été vivement repoussés, quand ils ont cru pouvoir faire des surprises; aussi mes troupes n'ont du tout manqué de subsistance, mais le seul revers que j'ai eu, est celui que le second convoi de munitions que je faisais venir de Neisse, pour achever ce qui restait à faire le siège d'Olmütz, fut intercepté en passant les grands défilés des montagnes de Moravie . . .

Es folgen Mittheilungen über die Aufhebung der Belagerung von Olmütz und über die durch den Anmarsch der Russen drohende Gefahr.

Quant aux affaires de vos contrées, il faut bien que je remette à mes ministres à Berlin de vous répondre sur ces sujets, mon temps et mes occupations présentes ne me permettant pas d'entrer dans ces détails;



1 Vergl. S. 29. 58.