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La bataille avait commencé à 9 heures, et elle ne finit qu'à 6 heures et demie. Nous avons 6 généraux des ennemis, 60 officiers, 1700 prisonniers; l'on en amène à tous moments. Ils ont perdu de leur aveu au delà de 18,000 hommes, 73 pièces de canon, 14 drapeaux, toute leur caisse militaire forte d'environ 858,000 roubles.

Hier,1 on les a canonnés encore, et la nuit ils se sont retirés à Vietz.2 Le général Rumänzoff a quitté son poste de Schwedt, il s'est replié sur Kœnigsberg;3 on apprendra, dans peu, que l'ennemi aura évacué tous les États du Roi.

Notre perte consiste dans les généraux Froideville et Zieten des cuirassiers4 tués, 563 morts, 1082 blessés, parmi lesquels 86 officiers, Le général Forcade, Kahlden et Bülow sont légèrement blessés, et, d'ailleurs, nous n'avons perdu que deux aides de camp du Roi, le jeune comte Schwerin5 et le sieur d'Oppen.

Le général Dohna va sans doute poursuivre les Russes, tandis qu'un détachement tournera vers la Basse-Lusace, pour en chasser le général Laudon.

Les Russes ont commis des barbaries affreuses; pendant et avant que l'action a commencé, nous n'avons vu que villages en feu et incendies, non pas sur le camp de bataille, mais alentour; ils ont égorgé inhumainement tous les paysans du village de Batzlow et de Blumberg,6 ils commettent des cruautés qui révoltent la nature.7

Nach der eigenhändigen Niederschrift des Königs.


10244. AU MINISTRE D'ÉTAT ET DE CABINET COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Tamsel, 27 août 1758.

Je puis vous dire aujourd'hui que les troupes russes qui s'étaient avancées jusqu'à Schwedt, se sont retirées à Kœnigsberg, de façon qu'elles se trouvent tout proches de leur grande armée, et il paraît, par les dispositions et démarches de l'ennemi, qu'il pourrait encore y avoir ici une bataille, au cas que le général Rumänzoff vînt à se joindre à ladite armée, de façon que, si je repassais dans cet instant l'Oder, l'ennemi ne manquerait pas de s'en rapprocher. Il faudra donc que vous soyez fort sur vos gardes à Berlin des Autrichiens; et je pense qu'en faisant bien valoir les avantages de la dernière victoire sur les



1 26. August. Die Schreiben an König Georg und Prinz Ferdinand, vom 26. August datirt, werden erst am 27. mit der Relation zur Absendung gelangt sein.

2 Oestl. von Blumberg.

3 Königsberg in der Neumark.

4 Hans Sigismund von Zieten, Vergl. S. 123. Anm. 4.

5 Zu den Angaben über die beiderseitigen Verluste vergl. noch Nr. 10259.

6 Südöstl. von Batzlow.

7 Statt der Worte „ils commettent des cruautés etc.“ hatte der König zuerst geschrieben: „Aussi cela a-t-il fait une si grande impression sur nos soldats que, pour venger tant de cruautés, malgré les officiers qui voulaient les en empêcher, ils n'ont presque donné quartier à personne.“