<21>phalie1 que pour colorer ses démarches injustes qu'elle a faites en entrant avec ses troupes en Allemagne; qu'elle n'a pris d'engagement contre moi qu'en haine de la première convention de neutralité dans l'Allemagne que j'avais faite alors avec le roi d'Angleterre, et par jalousie de ce que j'avais garanti la tranquillité d'Hanovre;2 que, si la France avait autant à cœur alors de conserver la paix en Allemagne, comme elle le prétend, elle n'aurait eu qu'à disposer la reine de Hongrie de me donner une réponse claire et nette et telle que je la fis demander3 par mon ministre feu de Klinggræffen,4 par où tous les malheurs de la guerre auraient été prévenus, etc.
Enfin, pour donner plus de poids à la réponse que vous composerez, vous ne laisserez pas de bien récriminer, où il le faudra, de sorte que, quand on prétend nous reprocher ce que j'ai été obligé de faire dans le Mecklembourg,5 vous direz que mes procédés n'y avaient été autres que contre un prince qui s'était déclaré mon ennemi, contre lequel j'avais cependant usé de bien de [la] modération, et qu'on n'avait qu'à comparer mes procédés avec ceux dont les Français avaient usé dans le Halberstadt et dans le pays de Clèves6 etc. Que l'on trouverait alors qui de nous avait agi conformément aux lois de la guerre entre nations policées. Enfin, pour mieux récriminer, vous relèverez non seulement la dureté avec laquelle les pays de Brunswick, de Gotha, de Weimar et même de Saxe7 ont été traités, mais même les pays de leurs alliés, comme Cologne, avec le pays de Juliers et de Berg et d'autres dans ces contrées; à quelle occasion vous pourrez faire usage de bien des circonstances que le président Ammon8 a marquées dans ses rapports, afin de faire voir par là que les Français ont foulé partout les princes et États de l'Allemagne, qu'elle9 n'envisage autrement que comme ses ennemis nés et héréditaires, et qu'elle tâche d'opprimer pour cela à l'occasion de la présente guerre; que, pour ce qui regarde les belles promesses de la France, vous toucherez l'engagement qu'elle a contracté avec la reine de Hongrie par rapport à la cession de la Flandre et du Brabant,10 pour lui aider à reconquérir la Silésie, et ne manquerez pas de relever ce qui se passa l'année 1733, où la cour de France déclara ne vouloir pas la guerre, ni gagner un pouce de terre, quand, bientôt après, elle prit Kehl et s'appropria bientôt, après tout, le duché de Lorraine, et que le même esprit régnait encore à cette cour.
Enfin, voilà simplement quelques idées que je vous suppédite, afin que, si jamais le susdit manifeste vient à paraître, vous ayez déjà tout
1 Vergl. Bd. XVI, 318 mit Anm. 4.
10 Vergl. Bd. XV, 45. 369. 389 ; XVI, 435.
2 Vergl. Bd. XII, 503.
3 Vergl. Bd. XIII, 9°. 163. 278. 285—289. 374—375.
4 Klinggräffen war in der Nacht vom 16. zum 17. August 1757 in einem Alter von 64 Jahren gestorben.
5 Vergl. Bd. XVI, 436.
6 Vergl. Bd. XVI, 435.
7 Vergl. Bd. XVI, 24. 25. 435.
8 Der preussische Resident in Köln, Directorialrath im westphälischen Kreise.
9 La France.