<246>sibles, et je tremble pour ce que j'ai de plus précieux. Est-ce là de tous les mondes le meilleur? et que sera-ce du pire? En vérité, ma chère sœur, toutes ces réflexions me donnent bien du dégoût pour la vie, et il me prend envie de cracher au visage à ceux qui me souhaitent une longue carrière. Daignez me faire écrire souvent, pour que j'apprenne des nouvelles auxquelles mon cœur s'intéresse plus qu'à tout au monde. Veuille le Ciel qu'elles soient bonnes; car tant que je vivrai, personne ne vous sera ni plus dévoué ni plus tendrement et sincèrement attaché que, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
10334. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.
Prinz Ferdinand berichtet, Dülmen 11. September, er glaube, dass Soubise den Krieg nach Hannover hinüberspielen wolle; der Plan des Feindes sei muthmaasslich, ihn, den Prinzen, aus seiner jetzigen Stellung zu verdrängen und zum Rückzüge über die Weser zu nöthigen. „J'espere qu'il se trompera dans ses calculs : je ne bougerai d'ici que dans le seul cas que je pourrai combattre l'armée du maréchal de Contades. mais je viens d'envoyer un nouveau renfort au général d'Oberg, avec ordre de marcher d'abord à Paderborn, ce qui laissera l'ennemi en suspens s'il se portera à Hameln ou à Cassel. Le prince d'Ysenburg1 a, de son côté, reçu quelque renfort de nouvelle levée, et la ville de Hameln est actuellement mise à l'abri de toute surprise. Dès que le prince de Soubise se portera avec son armée dans le pays d'Hanovre, le général d'Oberg marchera à Cassel, par où il forcera ce Prince de retourner sur ses pas; et l'évacuation de la Hesse s'en suivra, j'espère, s'il peut battre le corps que ledit prince aura laissé en arrière pour couvrir ses derrières.“ | Schœnfeld, 18 septembre 1758. J'ai reçu aujourd'hui avec satisfaction la lettre que Votre Altesse m'a faite en date du 11 de ce mois. Mes vœux sont que les desseins que vous avez formés, selon le plan que vous avez bien voulu me communiquer, réussissent parfaitement à votre gré. Votre plan est des mieux pensés et disposés; on en doit espérer une parfaite réussite, pourvu que toutes les parties en soient exactement exécutées, si M. d'Oberg surtout s'acquitte bien de ce dont vous l'avez chargé, et en particulier par rapport de sa marche à Cassel, si Soubise se porte avec son armée sur le pays d'Hanovre; si, dis-je, M. d'Oberg s'en acquitte bien habilement, vous rejetterez bien loin par là l'ennemi, pour en être quitte. Un autre effet arriverait, si M. d'Oberg ne réussissait pas sur ce dessein, de sorte que ce sera l'évènement qui en décidera. Enfin, je vois bien que vous aurez bien de la besogne à faire pour contenir l'ennemi de nos frontières. Vous me parlez toujours, cher prince, de retenir chez vous ma cavalerie. Je vous ai réitérativement déclaré mes intentions là-dessus,2 |
1 Vergl. S. 146. 179.
2 Vergl. S. 205. 234.