10397. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
[Rammenau,] 6 [octobre 1758].
Mon cher Frère. Daun est marché à Neustadt, comme j'ai eu l'honneur de vous le dire, il y séjournera quelques jours; mais cela m'obligera à changer de batteries. Dans deux jours, je ferai un détachement à Bautzen, et j'enverrai Retzow en Silésie, et alors vous verrez que tous ces gens se retireront. Je crois que Hadik fera ce qu'il pourra avec vos Cercles pour conserver un pied pour l'hiver en Saxe, et qu'ils tâcheront d'établir à Freiberg une tête de quartiers; mais je crois que vous les en empêcherez bien.
La diversion des Turcs non seulement se confirme, mais j'apprends encore que Daun a reçu la nouvelle qu'ils ont pénétré en Hongrie par Belgrade; on dit même — et avec quelque apparence de vérité — que le général Harsch aura le commandement de ce côté-là.
Il m'est venu aujourd'hui 53 déserteurs; j'ai voulu suivre Daun à ce matin, mais j'ai été arrêté tout court par un défilé. Angelelli a été un peu frotté à cette occasion; mais il n'y a pas grand mal. Adieu, cher frère, je vous embrasse.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
10398. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
[Rammenau,] 6 [octobre 1758].
Mon cher Frère. Dans ce moment, j'apprends que l'ennemi est marché à Wilthen,1 pour se rendre de là vers Lœbau, ce qui m'oblige de marcher demain sur Bautzen. Je laisserai quelques bataillons à Bischofswerda2 pour couvrir le pain qui me doit suivre. Si j'apprends encore quelque nouvelle, je ne manquerai pas de vous la communiquer incessamment. Adieu.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
10399. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON TRESKOW IN NEISSE.
Rammenau, 6. October 1758.
Ich habe Euer Schreiben vom 27. dieses wohl erhalten, und müsset Ihr nur noch etwas Geduld haben, denn Ich, sobald Daun nach Zittau marschiret sein wird und Ich bei Görlitz stehen werde, sogleich nach Schlesien, um Euch Luft zu machen, zu detachiren gedenke.
Die Mouvements der Türken müssen den Oesterreichern nothwendig bedenklich vorkommen.
Ihr müsset übrigens suchen, die feindliche Parteien, so Eurer Festung zu nahe kommen, in Respect zu halten, und ihnen zu dem Ende, wann sie sich präsentiren, etwas anzuhaben bemühet sein.
Friderich.
Nach dem Concept.
1 Südwestl. von Bautzen.
2 Unter Feldmarschall Keith. Vergl. S. 295. Anm. 4.