<315> qu'Elle peut compter sur la même somme qui a été votée pour Son service l'année passée, c'est-à-dire sur quatre millions d'écus. Il ne s'agit donc plus que de savoir si Votre Majesté veut agréer ce secours, et, dans ce cas, il serait nécessaire, afin que le ministère eût un titre pour aller en avant, qu'Elle chargeât le sieur Mitchell dans une audience particulière de représenter à sa cour qu'Elle ne saurait subvenir par Elle-même aux frais de la campagne prochaine, et qu'Elle espérait que l'Angleterre L'aiderait à en porter le poids; ou bien il faudrait que Votre Majesté nous fît l'honneur de nous écrire une lettre ostensible qui renfermât la même demande.

Nous supplions seulement Votre Majesté de nous faire savoir promptement Ses intentions sur cette alternative, parceque la rentrée du Parlement est très prochaine, et qu'il est nécessaire que nous prenions des mesures pour cet objet quelque temps d'avance. Votre Majesté peut être persuadée que ce secours Lui sera accordé de la meilleure grâce du monde, et que cette demande ne rencontrera pas la moindre difficulté.“

Doberschütz, 16 octobre 1758.

Après avoir mûrement réfléchi sur le contenu de la dépêche du baron de Knyphausen du 29 de septembre dernier, je reste d'accord qu'il serait fort convenable à mon intérêt que l'Angleterre me fournisse de nouveau la subvention en argent en question. Mais comme je ne suis pas à même de donner audience à ce sujet au sieur Mitchell pour l'autoriser à en faire en mon nom la demande au ministère anglais, je veux bien vous munir de mes pleins pouvoirs à l'effet que vous en parliez de ma part au sieur Mitchell,1 le requérant d'en écrire au plus tôt à sa cour; et vous en avertirez Knyphausen.2

Au reste, je veux bien vous dire, pour vous tranquilliser, que je marcherai ces premiers jours-ci par Gœrlitz en Silésie.

Je serai attaqué en route ou non. Au premier cas, je livrerai bataille, et les choses se décideront de la sorte; mais au second cas, il faudra que Daun se retire à Zittau, et il n'y aura plus d'armée autrichienne dont il y aurait lieu d'appréhender un danger présent pour mes États.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Eichel machte am 18. dem englischen Gesandten von obigen königlichen Weisungen Mittheilung und übergab ihm eine Abschrift des königlichen Schreibens (Mitchell an Holdernesse, Dresden ig. October, separate).

2 Eichel sandte am 19. October an Knyphausen ein Cabinetsschreiben, dem das Ortsdatum „Quartier général de Doberschütz“ vorgesetzt war, das aber in Dresden concipirt und ausgefertigt wurde, ohne dass der König es einsah und unterzeichnete (vergl. schon Nr. 10409 mit Anm. 1). Eichel schliesst sich in dem Cabinetsschreiben an die obigen Befehle an und lässst die an Mitchell übergebene „Note“ einschalten. Er beantwortet dann, ohne specielle königliche Weisung, die weiteren Meldungen Knyphausen's und Michelfs, indem er im Namen des Königs schreibt:
     „Au surplus, j'ai été charmé d'apprendre par vous que, malgré les efforts que le ministère compte de faire l'année prochaine, et les succès qu'ils ont eus pendant cette campagne, il n'est point éloigné d'un rétablissement de la paix, s'il se présentera quelque occasion de la faire pendant cet hiver d'un commun accord entre moi et l'Angleterre et d'une manière honorable et avantageuse, et que d'ailleurs vous m'assurez que le secours susmentionné pour moi ne changera rien aux arrangements que les ministres d'Angleterre ont pris pour pousser la guerre avec vigueur sur le Rhin, et que, du reste, ceux-ci n'insisteront sur aucune autre mesure qui saurait m'être onéreuse, mais qu'ils se borneront aux conditions de la convention du 11 avril de cette année-ci.
     Je trouve superflu de vous faire souvenir, au reste, des compliments convenables que vous ferez de ma part aux ministres sur l'offre équitable et généreuse qu'ils m'ont fait faire au sujet du nouveau secours en question.“