<7> comme je vois qu'il faut bien céder aux pressantes instances que le ministère anglais me fait faire touchant le rappel du sieur Mitchell,1 il faut cependant que vous tâchiez soigneusement de faire en sorte qu'on m'envoie à sa place un sujet aussi conciliant et aussi bien intentionné que sûrement le sieur Mitchell l'a été, tandis qu'il a occupé ce poste. Vous vous emploierez d'ailleurs, là où il le faudra, pour ce digne homme, afin qu'il ne soit payé d'ingratitude dans sa patrie, mais qu'il soit, selon les assurances [que le] chevalier Pitt a déjà données à vous, sieur Michell, bien placé, au moyen de quelque bon emploi.

Quant à votre postscript par rapport au payement de quatre millions d'écus du subside2 à faire en différents termes, quand j'y recourrai, je ne saurais rien déterminer ici, n'étant pas assez au fait sur ces sortes d'affaires. C'est pourquoi vous vous adresserez là-dessus aux ministres du département des affaires étrangères pour vous concerter avec eux.

Au reste, vous remercierez poliment le baron de Münchhausen3 des différentes ouvertures qu'il vous a faites par ordre du Roi son maître; mais pour ce qui regarde la cour de Copenhague, je suis persuadé, si autrement mes lettres que j'en reçois accusent juste, que nul appât artificieux de nos ennemis [ne] la fera sortir de la neutralité qu'elle a adoptée.

Federic.

P. S.

J'ai été bien aise d'apprendre par vous le bon effet que vos deux lettres de créance à la princesse et au prince de Galles son fils4 ont produit à la cour d'Angleterre, et je me souviendrai en temps et lieu du bon avis que le duc de Newcastle a donné pour écrire de temps en temps au Prince et à la Princesse, quand il y aura des évènements dignes d'être mandés pendant la présente campagne.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


9985. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Quartier d'Aschmeritz, près de Littau, 7 mai 1758.

Je viens de recevoir, par l'exprès que vous m'avez envoyé, votre lettre du 2 de ce mois, et vous suis bien obligé des nouvelles que vous m'y avez marquées.



1 Vergl. Bd. XVI, 434.

2 Vergl. Bd. XVI, 433.

3 Philipp Münchhausen, der deutsche Minister König Georg's in London, der Bruder des hannoverschen Kammerpräsidenten Gerlach Adolf Münchhausen.

4 Gegen den sonst am Londoner Hofe üblichen Gebrauch hatte Knyphausen nicht bloss dem regierenden König, sondern auch der Prinzessin-Wittwe von Wales und ihrem Sohn, dem jungen Prinzen von Wales (späterem König Georg III.), Beglaubigungsschreiben überreicht. Diese Höflichkeit war sehr hoch aufgenommen worden, nicht nur bei der Partei des Prinzen von Wales, sondern auch in den Regierungskreisen, da die am Ruder befindliche Partei und die Anhänger des Prinzen von Wales gemeinsame Sache machten, seitdem der Herzog von Cumberland bei dem Könige in Ungnade gefallen war.