9978. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.
Auprès d'Ol mütz, 3 mai 1758.
Ma très chère Sœur. J'ai eu le plaisir de recevoir votre chère lettre du 22 ici en pleine opération. Nous avons coupé l'armée de Daun d'Olmütz : voilà l'ouverture de la campagne, pour le reste, le Ciel y pourvoira.
Je réponds bien que les Français n'arriveront pas en Bohême les premiers trois mois; ils font des gasconnades, mais entre ci et ce temps-là l'appétit leur en passera.
Tous ceux qui me viendront avec vos recommandations, ma chère sœur, seront sûrement bien reçus.
Nous voici dans une crise nouvelle, mais ne craignez rien, les batailles ne seront pas aussi communes que l'année passée; je crois pouvoir même presque avancer que la ville d'Olmütz se prendra sans batailler.
Je souhaiterais bien de recevoir de vous une lettre où vous m'écrivissiez: Je me porte parfaitement bien, et je ne souffre rien. Daignez, ma chère sœur, me l'écrire bientôt et soyez persuadée que ce sera la plus agréable que j'aie reçue de ma vie. Je vous demande mille pardons, si je finis si brusquement ma lettre; mais c'est à présent le temps des grandes affaires. Je suis avec la plus parfaite tendresse, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.