10113. AU MINISTRE D'ÉTAT ET DE CABINET COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Finckenstein und Podewils berichten, Berlin 3. Juni, dass sie ein sehr umfangreiches Schreiben des hannoverschen Ministeriums, d. d. Hannover 19. Mai, über die bei einem künftigen Frieden von Hannover gewünschten Erwerbungen90-1 empfangen hätten. Der Baron Münchhausen beginne das Schreiben mit einer längeren allgemein gehaltenen Einleitung. „Après ce début, il entre en matière et expose les vues de Sa Majesté Britannique comme électeur, qui ne visent pas à moins

1° qu'à la cessation de l'alternative de l'évêché d'Osnabrück en faveur de la maison d'Hanovre;90-2

2° à la sécularisation de l'évêché de Paderborn;

3°à celle de l'évêché de Hildesheim;

4° à l'acquisition de l'Eichsfeld, et,

enfin, à l'aplanissement des différends qui subsistent pour les limites entre l'évêché de Münster d'un côté et celui d'Osnabrück et la comté de Diepholz de l'autre.

Comme Votre Majesté a fait parler tantôt de l'une tantôt de l'autre de ces acquisitions,90-3 pour voir apparemment laquelle ferait le mieux la convenance du pays d'Hanovre, le baron de Münchhausen suppose gratuitement que l'intention de Votre Majesté a porté sur le total, et se fonde sur les insinuations qu'Elle a fait faire à Sa Majesté Britannique sur les quatre premiers articles; mais, prévoyant cependant que la prétention pourrait être trouvée trop forte, il ajoute une peinture exagérée des efforts que Sa Majesté Britannique a faits pour soutenir la guerre, des malheurs qu'elle a essuyés, des dépenses énormes qu'elle a été obligée de faire et qui, selon lui, ont épuisé tout le trésor d'Hanovre, et de la nécessité où elle se trouverait, au cas que ces acquisitions vinssent à manquer, d'en venir après la paix à la réduction de son armée.

Après cette ouverture, ce ministre demande qu'on se concerte incessamment sur la conclusion de cette négociation et sur la forme qu'il faudrait y donner, et pour mieux ménager le secret, il propose de la terminer tout simplement par un acte de promesse d'un côté et par un acte d'acceptation de l'autre.

Enfin, pour présenter du moins quelque objet d'utilité dans une affaire où tout l'avantage doit être du côté du pays d'Hanovre, le baron de Münchhausen renouvelle l'offre d'accommoder en même temps les anciens différends entre les deux maisons royales, et nomme pour cet effet la succession d'Ost-Frîse,90-4 le procès touchant les prétentions de part et d'autre et les limites entre le pays de Lüneburg et îa Marche de Brandebourg, la principauté de Minden et le pays de Hoya.

Telle est la substance de cette lettre à laquelle nous avons répondu préalablement90-5 et en termes généraux que les dispositions favorables de Votre Majesté pour les intérêts du roi d'Angleterre étaient toujours les mêmes, et qu'Elle serait charmée<91> de pouvoir les réaliser par les preuves les moins équivoques, mais que, malgré cela, nous ne pouvions pas procéder définitivement dans une affaire de cette importance, avant que de Lui en avoir fait notre très humble rapport, comme nous ne manquerions pas de le faire. Nous sentons cependant que le baron de Münchhausen demandera, dans quelque temps d'ici, une réponse plus détaillée et plus catégorique, et, en attendant qu'il plaise à Votre Majesté de nous faire savoir Ses intentions sur ce sujet, nous prenons la liberté de Lui exposer les idées que la lecture de la susdite lettre nous a fait naître, et qui se réduisent aux observations suivantes :

1° Que les demandes de la cour d'Hanovre nous paraissent exorbitantes, et qu'en supposant les évènements les plus heureux et la paix la plus avantageuse pour Votre Majesté, il sera toujours très difficile d'effectuer la sécularisation de tant d'évêchés, qui rencontrerait les plus grands obstacles de la part de toutes les puissances catholiques.

2° Que, si la chose était même faisable, Votre Majesté ne saurait S'y engager en faveur de l'électeur d'Hanovre, sans heurter de front les maisons de Hesse et de Brunswick, qui croiraient avoir le même droit de prétendre un dédommagement, l'Angleterre en ayant même promis un au Landgrave,91-1 et plusieurs raisons nous donnant lieu de croire que les vues de ce Prince portent également sur l'Eichsfeld.

3° Que, vu les liaisons intimes qui subsistent aujourd'hui entre Votre Majesté et l'Angleterre,91-2 Elle ne pourrait guère conclure une convention de cette nature, sans en faire part au ministère britannique, lequel, à en juger par l'éloignement que le sieur Pitt a déjà témoigné pour tout agrandissement de la maison d'Hanovre, y donnerait difficilement les mains.91-3

4° Que, s'il était question de la sécularisation de l'évêché de Hildesheim, ce pays“, enclavé en quelque manière dans les États de Votre Majesté, serait bien autant de Sa convenance que de celle du roi d'Angleterre.

5° Qu'en général, il nous paraît être de l'intérêt de Votre Majesté de tramer cette négociation jusqu'à ce que les évènements se développent un peu davantage, et que les moyens les plus propres pour gagner du temps seraient, selon nous, de faire sentir au baron de Münchhausen la nécessité d'un concert préalable avec l'Angleterre et de demander en même temps que ce soit lui qui nous envoie un projet de traité.

6° Que cette dernière précaution serait d'autant plus nécessaire que la forme proposée par ce ministre nous paraît captieuse et sujette à plusieurs inconvénients.

Trübau en Moravie, 4 juillet 1758.

In dem ersten Theil des Schreibens werden dem Minister Mittheilungen über die Aufhebung der Belagerung von Olmütz und über den Marsch nach Böhmen gemacht, in ähnlicher, nur kürzerer Fassung wie dem Prinzen Heinrich.91-4 Dem Minister wird angekündigt, dass demnächst eine eingehende Relation91-5 gesandt werden solle . . .

Au surplus, ayant reçu votre relation du 3 juin, touchant les demandes chimériques des ministres d'Hanovre, dont j'ai honte moimême pour cette pauvre gent imbécille, j'approuve fort la réponse que vous avez faite. Aussi continuerez-vous de leur répondre convenablement sur le même pied que vous m'avez indiqué, pour autant que ces gens-là en peuvent savoir, et appuierez surtout que notre dernière convention avec l'Angleterre91-6 nous liait les mains à ne pouvoir rien faire ni conclure à l'insu du ministère britannique.

Federic.

Nach der Ausfertigung.

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90-1 Vergl. Bd. XVI, 433 unten.

90-2 Nach dem 13. Artikel des Westphälischen Friedens wechselte in Osnabrück ein katholischer Bischof und ein protestantischer aus dem Hause Braunschweig.

90-3 Vergl. Bd. XIV, 551; XV, 47. 48; XVI, 348. 349. 377. 398.

90-4 Vergl. Bd. iii, 294.

90-5 D. d. Berlin 27. Mai 1758.

91-1 Vergl. Bd. XVI, 72. 372. 391.

91-2 Vergl. Bd. XVI, 379.

91-3 Vergl. Bd. XVI, 364.365.

91-4 Nr. 10111.

91-5 Vergl. Nr. 10133.

91-6 Vergl. Bd. XVI, 379.