10186. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.147-2
Au quartier de Klinge, auprès de Skalitz, 3 août 1758.
J'ai reçu la lettre que Votre Altesse m'a faite du 23 juillet.147-3 Je suis bien fâché de ce que vous m'avez marqué de l'échec du comte147-4 d'Ysenburg, comprenant bien que cela doit causer un grand dérangement dans vos affaires; mais comme vous aurez bientôt le secours de 8000 Anglais, cela vous doit servir pour fermer une bonne brèche parmi vos troupes. Je vois très bien que vous avez bien des affaires sur les bras, mais je trouve que tous les partis que vous avez pris, sont à ne pouvoir jamais mieux faire, et si j'aurais eu à vous donner mon avis là-dessus, je n'aurais point pu vous conseiller autrement que vous vous y êtes pris.
Mais pour ce qui regarde ma cavalerie auprès de vous,147-5 considérez, je vous prie, que j'ai à mon armée ici 15 régiments de cavalerie contre 34 régiments de cavalerie qui se trouvent à l'armée de l'ennemi vis-à-vis de moi. Mais ce n'est pas de quoi je vous parle; prenez en considération, je vous prie, que j'ai, outre cela, à observer deux armées ennemies, savoir<148> celle des Russiens et celle des Suédois, auxquelles je n'ai à opposer qu'une armée; en sorte que, si je puis augmenter son nombre de 10 escadrons de cavalerie, cela me fait déjà quelque chose; aussi, pourvu que vous sauriez vous arranger seulement de me renvoyer les ro escadrons de dragons, j'en suis content et vous laisserai avec plaisir encore les 5 escadrons de hussards à votre disposition. Et, comme je crois qu'en attendant que vous vous arrangerez pour me renvoyer les susdits escadrons de dragons, vous aurez déjà bien rossé l'armée française devant vous, et que d'ailleurs la cavalerie anglaise vous sera arrivée, je me flatte que vous sauriez alors vous passer d'autant mieux de mes escadrons, auxquels les Anglais suppléeront au surplus. La réflexion que Votre Altesse fait sur le long trajet que ces escadrons seront obligés de faire pour me joindre, est très juste; c'est aussi pourquoi mon intention est que vous envoyiez ces escadrons à l'armée en Saxe sous les ordres de mon frère le prince Henri, qui m'en détachera d'autres des siens;148-1 par là sera gagné un chemin assez considérable, et moi, j'aurai le secours que je désire. Soyez persuadé, mon cher prince, que je ne vous demanderais jamais cette cavalerie, si ce n'était pas la nécessité; mais, dans la situation où je me vois actuellement, il faut bien que je rassemble tout ce que je puis, et je ne sais faire autrement pour sortir d'affaire. Au reste, je suis presque tout-à-fait persuadé qu'entre ici et la fin du mois d'août nous aurons, vous, moi et mon frère Henri, encore trois ou quatre batailles, et qu'alors nos affaires prendront une face bien plus avantageuse qu'à présent . . .148-2
Federic.
Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.
147-2 Ueber die Berichte des Prinzen Ferdinand aus dem Monat Juli vergl. S. 94. Anm. 2. Im Monat August befand sich der Prinz nach seinen Berichten am 14. in Bocholt (im westlichsten Theile von Westphalen, nördlich von Wesel), am 27. in Lette (westsüdwestl. von Münster).
147-3 In der Vorlage fälschlich: 27 juillet. Concept: 23.
147-4 So; Ysenburg war Prinz. Vergl. Nr. 10185. Anm. 3.
147-5 Vergl. S. 119.
148-1 Vergl. S. 123. Anm. 4.
148-2 Es folgt, wie in dem Schreiben an Prinz Heinrich (Nr. 10185), eine Mittheilung über das Gefecht zwischen Laudon und Le Noble.