10326. AU MINISTRE D'ÉTAT ET DE CABINET COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

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Finckenstein berichtet, Berlin 15. September: „Le baron de Wrangel à qui Votre Majesté a accordé un asile dans Ses États,238-2 est venu ce matin chez moi pour me dire qu'il avait des nouvelles certaines par ses amis de Suède qu'il y avait une très grande fermentation dans sa patrie; que les paysans commençaient à remuer dans plusieurs provinces, et que les recherches et les inquisitions de la commission établie par le Sénat ne faisaient qu'aigrir de plus en plus; que cette multitude manquait de chef et de conducteur, ce qui était d'autant plus triste qu'au moyen de cela la révolution serait presque inévitable et peut-être aussi avantageuse pour les intérêts de la reine de Suède que pour ceux de Votre Majesté; que, pour remédier à cet inconvénient, il avait songé à y envoyer deux ou trois personnes affidées d'entre ceux qui avaient été proscrits par la dernière Diète, pour les faire passer en Norvège, où, côtoyant la frontière de la Suède, ils tâcheraient de s'aboucher avec les plus importants de ceux qui veulent remuer et leur indiqueraient les chefs qu'ils doivent choisir, et réduiraient leurs prétentions à trois ou quatre points généraux, tels que, dès qu'ils seraient accordés, la cour y trouverait d'abord pour elle une supériorité parfaite. Mais qu'il lui faudrait pour cet effet 1500 à 2000 écus, puisqu'il faudrait à ces gens de l'argent, premièrement pour leur voyage, secundo pour gagner quelques amis particuliers en Norvège, pour n'être pas exposés aux recherches du gouvernement, et tertio pour donner quelques petits encouragements à ceux

Schœnfeld, 17 septembre 1758.

J'ai reçu aujourd'hui le rapport que vous m'avez fait du 15 de ce mois. Je suis bien fâché de la nouvelle rechute dont le comte de Podewils s'est ressenti;238-3 mais comme cet accident n'a été que passager, j'espère qu'il n'aura guère de suites, surtout s'il suit le bon conseil de son médecin et use de toutes les précautions qui lui ont été recommandées.

J'ai vu ce que le baron Wrangel vient de vous proposer au sujet de ses nouvelles de Suède. Remerciez-le de ma part de ses bonnes intentions, et dites-lui que je lui ferai payer avec plaisir par vous les 2000 écus, qu'il pourra employer à ses vues dont il vous a dit le détail. Aussi le conseiller privé Kœppen, à qui le sieur Eichel vient d'écrire, vous paiera d'abord les susdits 2000 écus en or contre votre quittance, portant simplement que cet argent vous était payé à un certain usage dont j'étais informé. Je n'hésite point de hasarder cette somme au sieur de Wrangel. Car, si son affaire réussit, cela m'épargnera d'autres frais bien au delà de la somme, et si l'affaire

d'entre les paysans auxquels ils trouveraient de bonnes dispositions. Que si Votre Majesté risquait cette somme modique, Elle Se délivrerait peut-être par là des Suédois, qui, sans beaucoup nuire, ne laissaient pas que d'incommoder, et Elle mettrait le roi et la reine de Suède à même de régler dorénavant les affaires intérieures du pays d'une manière conforme aux intérêts communs.“ Jedoch habe Wrangel offen erklärt, dass er für den erhofften Erfolg nicht bürgen könne, und dass die Summe vielleicht verloren sein werde, da es dem Senate möglicherweise gelingen könne, vor Ankunft der Emissäre die Unruhen zu unterdrücken.

Finckenstein schreibt, er müsse der Mittheilung Wrangel's hinzufügen: „que tout ce qu'il dit d'une fermentation en Suède, est vrai et se confirme par toutes les nouvelles de ce pays-là, et qu'il est sûr qu'on s'y porte de nouveau à des recherches et à des violences qui pourraient avoir des suites fâcheuses pour la cour et pour îa Reine en particulier.“

manque, il faudra penser comme si les Suédois avaient pillé encore ces 2000 écus de mes provinces au delà de leurs autres exactions.239-1

Federic.

Nach der Ausfertigung.



238-2 Vergl. Bd. XIII, 408. 604; XVI, 287.

238-3 Vergl. Bd. XVI, 314.

239-1 Auf der Rückseite eines Berichts des Markgrafen Karl, d. d. Königgrätz 19. Juli 1758, befindet sich eine eigenhändige Weisung des Königs, die weder auf den gekannten, noch irgend einen anderen der Berichte des Markgrafen bezogen werden kann. „Das Geld muss ihm geschaffet werden und von denen englischen Subsidien bezahlet; nur Vorschuss.“ Es könnte vermuthet werden, dass diese Worte auf das Gesuch Wrangel's sich beziehen, um so mehr, da der König am 17. September für die Auszahlung der englischen Subsidien Befehle ertheilte. Der markgräfliche Beicht, von dessen vier Seiten nur eine beschrieben war, mag in der Eile vom Könige für einen noch unbenutzten Bogen Papier gehalten worden sein.