10371. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Rammenau,] 30 [septembre 1758].

Mon cher Frère. Je ne saurais à présent changer ma position. Retzow est à Bautzen, le prince de Durlach à Lœbau et Maximus275-3 dans son camp; à moins que d'être fol, je ne saurais attaquer cet homme-là, ce qui m'empêche toute autre opération et me réduit à lui couper les vivres. Voilà ce que je fais, mais il est difficile de prédire, quand cela opérera son effet. Comme l'ennemi a pris quelques postes entre ci et Dresde, il faut s'attendre qu'en temps à autre la communication sera interrompue; mais cela ne se peut pas autrement dans la situation où nous sommes.

Les Russes ont abandonné Landsberg et Driesen, mais ils sont du côté de Pyritz; voilà vraiment un grand avantage. Adieu, mon cher frère; dans ce temps-ci, il faut dévorer des couleuvres et prendre mal gré bon gré patience. Je suis avec autant de tendresse que d'estime, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.

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275-3 Vergl. S. 257. Anm. 3 und S. 278.