10436. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
Prinz Heinrich meldet, Lager von Gamig, 15. October: „Mon très cher Frère. J'ai appris avec un mortel chagrin l'affaire qui s'est passée hier. Je désire que les suites n'en soient pas telles qu'on pourrait les prévoir. Je n'ai ici que 39 pièces de grosse artillerie. Ce nombre est bien petit, et ce que je pourrai vous donner, si vous l'ordonniez,313-2 ne sera pas beaucoup. Il y a un train de grosse artillerie préparé à Magdeburg pour faire le siège de Sonnenstein; si l'on avait des chevaux, valets et les chariots de munitions, vous pourriez vous en servir.
Comme je prévois que l'armée restera aux environs de Bautzen, ainsi mon devoir et mon honneur m'obligent encore de vous représenter que, si vous ne donnez des ordres pour qu'on fasse des arrangements pour les fourrages et la farine, que les deux armées ne pourront subsister et seront obligées, dans un mois ou six semaines, à se retirer, faute de magasins et de subsistance.“
Doberschütz, 16 octobre 1758.
J'ai bien reçu la lettre que vous m'avez faite du 15 de ce mois, et je me suis figuré que vous aviez déjà fait venir, m'en ayant écrit il y a plus de huit jours, l'artillerie qui peut être amenée par eau de Magdeburg.
La situation où je me trouve, pouvant avoir à faire d'un jour à l'autre à l'ennemi, m'oblige d'avoir recours à vous. Ne pensez pas que la guerre restera ici; je compte vers le 20, quand mes détachements m'auront joint, de marcher vers l'ennemi, pour me frayer le chemin à Gœrlitz. Si nous avons une bataille en chemin, tout sera fini; si nous n'en avons point, il faudra que Daun se retire à Zittau. D'une façon ou d'autre cela s'éclaircira.
<314>Pour moi, voici la dernière farine que je vous demanderai;314-1 nous subsistons ici en fourrageant le pays, il n'y a pas d'autre moyen. Dès qu'il sera possible, je vous renverrai les régiments.
Les Russes ont été repoussées avec une perte considérable de Colberg, et on prétend qu'ils commencent à se retirer vers la Pologne.
Si vous pouviez fournir 300 chariots, cela suffirait pour le transport de nos blessés de Bautzen à Dresde et me mettrait en état d'employer d'un jour à l'autre contre l'ennemi les 1800 hommes qui leur servent d'escorte.
Federic.
Nach dem Concept.
313-2 Vergl. S. 306. Anm. 2.
314-1 Vergl. S. 303. Anm. 4.