10507. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Girlsdorf, 8 novembre 1758.

Mon cher Frère. Autant que j'en peux juger par mes nouvelles et par ce qui paraît raisonnable, je crois la campagne finie; je serai demain à Schweidnitz, et je compte après-demain envoyer d'abord quelque détachement vers les montagnes pour chasser Laudon et toute sa séquelle, mais je ne crois pas qu'il nous attendra.

Si Daun avait voulu entreprendre quelque chose, il l'aurait déjà fait; mais le siège de Neisse manqué le réduit à l'absurde, et il ne lui reste qu'à prendre des quartiers en Bohême. Un chasseur arrivé de Dresde dit qu'on n'y sait aucune nouvelle de Daun, signe certain qu'il ne s'en approche pas.

Wedell sera aujourd'hui avec ses 10 bataillons, 10 [escadrons] de dragons et 10 de hussards auprès de Torgau vers Herzberg, de sorte que je crois n'avoir plus cette campagne de grands dangers à courir.

Daignez me communiquer demain les nouvelles que vous aurez, pour que je hâte ou ralentisse là-dessus mon détachement. Je fais par<362>courir toutes les cartes pour trouver Culm,362-1 j'espère qu'on en viendra à bout; il y a un village de ce nom auprès de Jauer, mais si Daun y était, on le saurait sûrement.

Adieu, mon cher frère, je vous prie de ne me point oublier et d'être persuadé de l'estime et de la tendresse avec laquelle je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



362-1 Die bezügliche Meldung des Prinzen liegt nicht vor.