10509. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
Schweidnitz, 9 novembre 1758.
Mon cher Frère. Je vous rends grâce des nouvelles que vous me donnez de l'ennemi.362-2 Je ne fais que d'arriver; mais quoi que Daun et ses bandits subalternes veuillent entreprendre, je vous rendrai compte des mesures que je prends pour renverser leurs projets. Je ferai marcher demain les hussards de Puttkammer et les dragons de Platen entre Striegau et Jauer, du côté de Culm362-3; après-demain, je suivrai avec tout le corps jusqu'à Rohnstok, le 12 à Konradswaldau362-4 et le 13 à Lœwen<363>berg.363-1 Si vous faites en même temps marcher des hussards et une douzaine de bataillons du côté de Hirschberg, je crois que nous rejetterons ces gens sans peine en Lusace, et dussions nous retourner sur nos pas. Là nous saurons si Daun est marché vers Dresde ou ce qu'il a fait; sur quoi nous pourrons nous régler en conséquence. Si vous laissez Rebentisch avec 10 faibles bataillons à Landshut et le régiment de Seydlitz, je crois que l'on [n'jaura rien à craindre là-bas, et, s'il faut en venir à quelque décision en Saxe, je pourrai attirer à moi Dohna, avec lequel nous serons suffisamment en état de nous opposer à Daun. Mandez-moi bien naturellement ce que vous pensez de ceci.
Voilà de meilleures nouvelles du cher Ferdinand;363-2 je me flatte à présent que nous n'avons rien à craindre pour lui.
Voilà cinq jours que je n'ai pas eu une heure de repos; je suis si fatigué que je vous fais mille excuses de ne vous en pas dire davantage. Vous priant de me croire avec les sentiments de la plus parfaite tendresse, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
362-2 Mit dem Berichte, Landshut 8. November (vergl. diesen in dem S. 3. Anm. 2 genannten Werke von Schöning, Bd. I, S. 294. 295) übersandte Prinz Heinrich die Aussagen eines österreichischen Deserteurs: Die Husaren, bei denen er gestanden, in der Nähe von Bischofswerda, hätten Befehl gehabt, nach Dresden zu marschiren, es hätte geheissen, dass die grosse Armee unter Daun nachfolgen und bei Dresden mit der Reichsarmee sich conjungiren solle. In Lauban habe er gehört, es seien Estafetten angekommen mit der Nachricht, dass Dresden über sei. Prinz Heinrich meldet ferner, dass Laudon bei Hirschberg stehe; an den Marsch Daun's auf Dresden will er noch nicht glauben.
362-3 Vergl. oben.
362-4 Rohnstok westl. von Striegau, Konradswaldau westl. von Jauer.
363-1 Vorlage: Leuenberg.
363-2 Von dem jüngsten Bruder des Königs, der in Breslau erkrankt war. Vergl. S. 354.