10526. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Lœwenberg, 13 [novembre 1758].

à 1 heure.

Mon cher Frère. J'ai reçu votre lettre en chemin. Je suis charmé des mesures que vous me marquez d'avoir prises contre l'ennemi.370-2

Je dois vous avertir que nous avons surpris dans la marche d'aujourd'hui beaucoup de petits détachements de l'ennemi, d'où je conclus qu'il ne s'attend point à ma marche. J'ai envoyé des patrouilles vers Greifenberg, et s'il est nécessaire, j'y enverrai quelques troupes, pour que l'ennemi, pris en dos et en front, fasse moins de résistance.

Voici ce que l'on me dit dans ce moment, savoir que les Autrichiens ont un magasin considérable auprès de Marklissa. Si vous pouviez le prendre en marchant sur Greifenberg, cela faciliterait non seulement notre subsistance, mais cela empêcherait encore l'ennemi de pouvoir tenir là-bas un corps pendant l'hiver.

J'aurai demain jour de repos. Je crois que Dohna sera aujourd'hui à Strehlen, ainsi je ne crains pas prodigieusement pour la Saxe; cependant, il faut chasser tous ces gens qui veulent nous barrer la frontière,<371> et régler ensuite nos démarches sur les nouvelles que nous aurons de l'ennemi.

Adieu, cher frère, je vous embrasse tendrement.

Federic.

Je fais tirer la retraite à soir.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



370-2 Prinz Heinrich meldete, Hirschberg 13. November, er habe den General Zieten eine Meile vorausgeschickt, die feindliche Abtheilung zu beobachten, die das Défilé von Spiller besetzt halte (Spiller zwischen Hirschberg u. Greifenberg).