<155> tout soit déjà préalablement arrangé, afin de trouver d'abord ce qu'il faut pour une telle entreprise.

Quant à votre expédition présente, je vous souhaite mille et mille bonheurs et suis dans la forte persuasion qu'elle réussira certainement. Avec tout cela, je ne saurais me défendre de vous dire naturellement que je crains que la ville de Hanau arrêtera vos progrès, vu que les Français, à ce qu'on m'a dit, l'ont bien fortifiée, et que je comprends bien que, dans une expédition que la présente de Votre Altesse, l'on ne sache amener un assez grand train d'artillerie pesante, pour vous emparer de Hanau, à moins qu'il n'y ait une telle bredouille parmi les Français que vous sauriez l'entreprendre avec succès, ce dont je doute cependant. Mais, dans le cas aussi que vous ne saurez pas pousser votre expédition jusqu'à ce point, elle opèrera toujours un grand avantage pour la bonne cause commune, puisque par là l'ennemi se verra fort retardé et arrêté dans ses projets qu'il avait conçus; et je ne saurais pas désavouer que je vous ai la plus grande obligation du monde de ce que vous m'avez nettoyé mon flanc droit, au moins pour un couple de mois, ce qui n'aurait point été fait sans l'expédition de Votre Altesse.

Marschall est avec 36000 sur les frontières de la Haute-Silésie, Sincère1 et environ 24 000 hommes couvrent Trautenau et Braunau, Daun est avec la grande armée à Münchengrætz, et, outre cela, le corps de Serbelloni est aux environs d'Eger, Laudon à Kaaden, Kommotau, Teplitz avec 12000 hommes, Beck de Rumburg à Bœhmisch-Friedland avec 10000 encore, et une troupe de Russes est revenue à Posen.

Federic.

Das Hauptschreiben nach dem Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalslabs2 zu Berlin.


10846. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Bolkenhain, 6 avril 1759.

J'ai bien reçu la lettre que vous m'avez écrite du 3 de ce mois, et approuve que vous fassiez parvenir à présent avec un compliment convenable à la jeune cour, par le confident dont je suis convenu avec vous, cette somme de 10000 écus en or que vous recevrez du ministre de Borcke, en conséquence de l'ordre que je vous ai déjà adressé pour lui,3 sans lui dire le moindre mot de l'usage que je vous ai ordonné d'en faire. Je présume que cette somme tirera, au moins pour quelque temps, ladite cour de ses besoins les plus pressants.

Quant aux nouvelles que vous avez ajoutées à votre lettre, il faut que je vous dise que, pour cette fois-ci, je ne les trouve pas bien authen-



1 Feldzeugmeister Freiherr Claudius von Sincère.

2 Vergl. S. 144. Anm. 3.

3 Vergl. S. 130.