Dans peu de jours, je serai en état de vous donner une grande nouvelle.1 L'ennemi s'était proposé de commencer ses opérations le 15 juillet; je me flatte que son plan sera bouleversé, et qu'il sera obligé d'en faire encore plus d'un, avant de gagner la fin de la campagne.
Adieu, mon cher, je vous embrasse.
Federic.
Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.
11134. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Reich-Hennersdorf, 27 juin 1759.
J'ai bien reçu le rapport que vous m'avez fait du 15 de ce mois, qui m'a fait infiniment de plaisir en y voyant le succès heureux que les armes anglaises ont eu en Amérique en achevant l'entière conquête de l'île de Guadeloupe.2 Mes vœux seraient remplis, si à présent ils pourraient s'emparer encore de la Martinique, car j'ai tout lieu de croire qu'ayant fait cette conquête-là encore, les Français seraient obligés de demander avec empressement la paix à l'Angleterre.3
Quant à ce qui me regarde, je pense pouvoir vous donner bientôt de bonnes nouvelles d'ici. Et comme mon corps d'armée sous les ordres du général Dohna est entré actuellement pour chercher à combattre les Russes et les prévenir par là sur leurs concerts pris avec les Autrichiens, vous pourrez bien dire aux ministres anglais que, si cette entreprise réussira autant que je m'en flatte selon toutes les apparences, je songerai, d'abord que cette opération serait terminée, de détacher une partie du corps de Dohna pour m'en servir à faire une diversion aux Français dans la Hesse, en les prenant à revers, afin de dégager par là le prince Ferdinand de Brunswick, qui est à présent un peu serré par presque toute l'armée française en Allemagne assemblée vis-à-vis de lui.
Federic.
Nach dem Concept.
11135. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.
Reich-Hennersdorf, 27. Juni 1759.
Euer Schreiben vom 24. dieses hat Mir grosse Satisfaction gegeben, und ist Mir sehr lieb, dass Ihr bereits so weit auf dem Marsch
1 Vergl. S. 351. 353.
2 Vergl. über die Eroberung der Insel und über die Capitulation der Franzosen am 1. Mai: Schäfer, Gesch. des siebenjähr. Krieges, Bd. II, Th. 1, S. 395.
3 In der gleichen Weise schreibt der König am 27. an Hellen im Haag.