11150. AU FELD - MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.1
Reich-Hennersdorf, 1er juillet 1759.
Le courrier que Votre Altesse m'a dépêché, vient de me rendre la lettre qu'Elle m'a faite du 24 de ce mois.2 Que Votre Altesse ait seulement bon courage contre la supériorité de l'ennemi que vous avez vis-à-vis de vous, tout ira bien. Souvenez-vous, je vous prie, de ce qui s'est passé autrefois auprès de Rohnstock,3 où nous n'eûmes que 18000 hommes en tout; souvenez-vous d'ailleurs de votre bataille de l'année passée,4 et comment vous avez chassé autrefois ces gens-là, nonobstant qu'ils fussent supérieurs en nombre. Si Votre Altesse assemble Ses forces au possible et fait Ses efforts à un seul endroit, où Elle emploie toutes les bouches de Son artillerie, ce que les Français ne sauraient supporter, alors il ne pourra pas manquer que vous ne les mettriez tout-à-fait en bredouille.
Avec tout cela, je ne veux pas dissimuler qu'il n'y ait toujours un grand hasard en cela, dont je conviens; mais vous réfléchirez vousmême sur le plus grand hasard qu'il y a, ou de donner bataille à l'ennemi au risque de souffrir quelque échec, ou de se retirer devant lui et de perdre en même temps vos magasins avec tous les autres avantages, en inspirant par là une terreur panique aux troupes, ce qui serait dix fois pis que le hasard d'une bataille. Ce que je conseille sur cela à Votre Altesse, c'est que, quand vous voudrez attaquer les Français, vous le fassiez, s'il est possible, quand ils sont sur le point d'entrer dans leur camp, ou le lendemain après, afin qu'ils ne gagnent pas le temps de faire des redoutes ou des retranchements pour fortifier leur camp, ce qui vous rendrait votre entreprise bien plus difficile. Quant à nos affaires ici, il faut que je vous dise qu'elles sont encore assez en crise. Le général Dohna est en pleine marche contre les Russes; j'ai tout lieu d'espérer que tout succédera, mais, jusqu'à présent, il n'y a rien encore de décidé. Le maréchal Daun avec ce qu'on nomme la grande armée, est décampé devant nous et a pris sa marche à Reichenberg et du côté de Greifenberg et de Lauban; le général Harsch est encore avec 25 000 hommes auprès de Jaromirz, et de Ville auprès de Weidenau avec 7 à 8000 hommes à peu près. J'ai poussé une pointe dans la Bohême occupant Trautenau,5 pour voir si
1 Prinz Ferdinand befand sich im Monat Juli nach seinen Berichten am 1. in Marienfeld (westnordwestl. von Gütersloh), am 6. in Dissen (östl. von Iburg), am 14. in Stolzenau (a. d. Weser, an der Grenze von Hannover und Westphalen), am 19. in Petershagen (nördl. von Minden), am 31. in Hille (nordwestl. von Minden).
2 So, statt „du mois passé“ . Den Bericht, Rittberg 24. Juni, vergl. bei Westphalen a. a. O S. 297.
3 So im Concept und Déchiffré; vielleicht ein Versehen statt „Rossbach“ oder statt „Soor“ . Bei Rohnstock, d. h. bei Hohenfriedberg, zählten die Preussen an 6b 000 Mann, während sie bei Rossbach und bei Soor, in welch letzterer Schlacht Prinz Ferdinand sich hervorthat, 22000 Mann hatten.
4 Vergl. Bd. XVII, 468.
5 Vergl. S. 367.