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11185. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Au camp de Schmottseifen,] 11 [juillet 1759.]

Vous voulez, mon cher, attirer l'ennemi dans le piège; mais vous vous y tromperez, il ne vous attaquera pas et voudra vous bloquer. Il faut faire le méchant et tomber à la première occasion sur le corps d'une troupe mal postée et leur bien frotter les oreilles.

On m'assure aujourd'hui que Daun se retranche auprès de Marklissa. Je ne sais pourquoi; car certes, je n'avais aucune intention de l'attaquer là-bas.

Si l'ennemi veut pénétrer avec toutes ses forces par Friedland, marchez-lui à dos; vous avez le chemin par Konradswaldau, et vous avez les hauteurs de Friedland, par lesquels vous le coupez de la Bohême. Votre poste de Friedland dans le bois doit être mobile et peut se retirer de bois en bols, jusqu'à Zieder. Vous ne pouvez rien faire au Rehorn, mais du côté de Schœmberg. Le cas est très différent; enfin, je vous laisse maître de faire ce que vous jugerez convenable, et je vous dis mes idées, parceque le terrain de ces contrées m'est fort connu.

J'ai ici un camp très fort; en cas de nécessité, je peux détacher 4 bataillons et 10 escadrons, sans que ni plus ni moins 100000 hommes puissent m'entamer; ainsi n'ayez point d'inquiétudes pour moi.

Les Russes crient comme des enfants; les pauvres petits n'ont que 40000 hommes, et Dohna, à ce qu'ils assurent, les empêche de se remuer. On dit que Daun veut envoyer par la Lusace un détachement à leur secours, mais on oublie que mon frère est très à portée d'échiner ce détachment, avant qu'il arrive.

Adieu, mon cher, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


11186. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON TRESKOW, COMMANDANTEN VON NEISSE.

Im Lager bei Schmottseifen, 11. Juli 1759.

Ich habe Euren Rapport vom 10. dieses, betreffend den Ausmarsch des Mosel'schen Regiments aus Neisse,1 wohl erhalten, und bitte Ich Euch, Mir zu sagen, ob wohl die Panduren durch Euren Avant-Fossé schwimmen und Eure Festung wegnehmen oder sich auf die Minen vom Fort Preussen wagen werden; 10000 Mann können nicht immer ohne Noth in Neisse liegen. Wann hiernächst ein schabigter Kerl von der Garnison desertiret, da kann es gewiss nicht drauf ankommen; haltet nur die Officiers zu mehr Wachsamkeit an, dann Ich nicht leugnen kann, dass Ich solche Sache negligent gefunden habe.



1 Vergl. S. 386. Anm. 1.