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11310. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Meresdorf,1 2 août 1759.

Mon cher Frère. Votre lettre étant chiffrée, je ne saurais y répondre encore, parceque mes gens ne sont pas arrivés.

Nous avons marché toute la nuit et pris beaucoup de bagage. Ce matin, en passant la Neisse, nous avons donné sur l'arrière-garde de Hadik et pris le bataillon de Würzburg avec 4 canons et 2 drapeaux, au delà d'un escadron de Modène avec étendards, 500 chariots de pain et de farine. Cette colonne prend le chemin de Müllrose, Laudon doit avoir pris celui de Paradies. Demain, je serai à Fürstenberg, ce qui font quatre grosses2 milles, et après-demain de bonne heure proche Francfort. Les Russes sont partis de Krossen pour Francfort, Wedell les suit par Krossen et fera, s'il se peut, un pont près de Schidlow pour me suivre. Cela en viendra à une bataille proche Francfort. Je fais mon possible pour forcer de marche, mais il n'est guère possible de traîner l'infanterie plus vite. C'est une furieuse crise, il faudra tâcher de s'en tirer le mieux que possible.

Adieu, cher frère; voilà la troisième nuit que je suis sur pied, je vais me coucher quelques heures et partir à minuit. Je vous embrasse tendrement.

Federic.

La marche que l'ennemi ferait sur Bunzlau, ne saurait vous être dangereuse, pourvu que vous remplaciez votre farine à présent de Schweidnitz; en vous mettant dans des positions que vous coupez l'ennemi de ses vivres, vous ne hasardez rien et l'arrêtez toujours.

P. S.

J'ai tant à faire présentement ici que je me confie absolument à ce que vous faites là-bas.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig, bis auf das letzte P. S.


11311. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON WEDELL.

[August 1759.]

Er würde sehr gut thun, nicht allein Krossen zu occupiren, sondern auch noch, wenn er könnte, bis in der Gegend von Tammendorf3 zu kommen, dem Feind in seine enorme Bagage zu fallen und, wo



1 Gemeint ist Markersdorf (südwestl. von Guben). Markersdorf auch in der Abschrift eines Theils des Schreibens, die Eichel am 4. aus dem Hauptquartier des Prinzen Heinrich an den englischen Gesandten Mitchell schickt. In dieser Abschrift ist nach „500 chariots de pain et de farine“ noch hinzugefügt: „des fours à cuire du pain et autre attirail semblable; hier nos hussards ont enlevé le carrosse du général Hadik, et ils ont trouvé 10000 écus en espèces d'or nommées souverains“ . [British Museum.]

2 So.

3 Nordwestl. von Krossen, an der rechten Seite der Oder.