<494> ou à d'affreuses catastrophes. Car toute tiédeur est hors de saison; dans des maux désespérés il faut des remèdes désespérés. Vous penserez que je suis un terrible médecin, mais c'est mon malade qui m'oblige à le tirer d'affaire par de pareils moyens, puisqu'il n'y en a pas d'autres.
Je réponds à votre lettre du 19:1 vos intentions sont les meilleures du monde; mais, dans la crise présente, je vous exposerais trop à vous faire venir ici.2 Nous n'avons pas le temps de négocier à présent. L'idée d'y porter l'Angleterre, est bonne. J'ai, il y a deux mois passés, préludé là-dessus et pris des mesures pour m'arranger avec ces gens.3 Je compte sur la fermeté et l'honnêteté de Pitt, et c'est sur lui seul que l'on peut, dans ce moment, fonder quelque espérance.
J'aurai dans peu 33 000 hommes dans mon camp. C'en serait assez, si mes meilleurs officiers y étaient et si les bougres voulaient faire leur devoir. Pour ne rien déguiser, je vous dirai que je crains plus mes troupes que l'ennemi. Il me laisse du temps mal à propos. Je ne sais ce que fait mon frère et Daun, mais je commence à croire que mon frère ne me sera pas inutile.
Enfin, dans la cruelle situation où je me trouve, j'ai pris mon parti pour ne pas manquer de fidélité à l'État: je le défendrai jusqu'à la dernière goutte de mon sang, et si ma canaille m'abandonne, je n'y survivrai pas.
[Federic.]
Nach dem Concept. Eigenhändig.
11358. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.
Fürstenwalde, 21 août 1759.4
Je vous remercie des nouvelles que vous me donnez en date du 19 de ce mois de ce qui se passe aux environs de Dresde. Je n'y saurais rien changer, étant proprement l'affaire de mon frère d'observer Daun et ses détachements. Vous tâcherez, cependant, de faire remettre un billet au lieutenant-général comte Schmettau, pour l'avertir que nous
1 Auf dem Berichte des Ministers vom 19. August finden sich von der Hand Cöper's folgende Weisungen [Bleinotizen] zur Antwort: „Wann Berlin fest wäre! So aber muss Ich schlagen. Das kann man ihm sagen. Er muss an Knyphausen schreiben das Unglück, so geschehen. Ich könnte anjetzo in den Umständen auf keinen als Pitt rechnen. Ich verliess Mich darauf, dass, wann Propositions zum Frieden geschehen sollten, dass sie Mein Interesse so dabei bedenken würden, dass Ich nicht in die Enge käme.“ Man wird anzunehmen haben, dass der Bericht vom 19. zuerst durch ein von Cöper zu entwerfendes Cabinetsschreiben beantwortet werden sollte; daher die Bleinotizen Cöper's; indessen schrieb der König eigenhändig den obigen Erlass nieder, und da seine Mittheilungen zum guten Theil mit den vorher an Cöper ertheilten Weisungen übereinstimmten, so unterblieb das von dem Cabinetssecretärzu entwerfende Schreiben.
2 Vergl. S. 486.
3 Vergl. Nr. 11111. 11112.
4 Ein Schreiben vom 21. August an den Marquis d'Argens siehe in den Œuvres Bd. 19, S. 83.