11457. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
Vetschau, 16 septembre 1759.
Depuis mon dernier billet, si vous l'avez reçu, sachez que les choses sont changées ici à leur avantage.
Daun, comme vous le devez savoir, est marché de Spremberg à Bautzen. Vous saurez que Dresde a capitulé très mal à propos. Je crois que Daun est marché à Bautzen pour vous empêcher de marcher à Dresde. J'ai fait un gros détachement aux ordres de Finck; cela, joint avec ce que Wunsch a, peut faire 16000 hommes. L'armée de l'Empire à leur approche s'est retirée et prend le camp de Pirna; Finck marche droit sur Dresde, peut-être pourra-t-il le prendre, avant que Daun approche; sinon, coûte que coûte, il faut que nous le reprenions avant l'hiver.
Je sais que vous êtes à Gœrlitz, je sais que Krockow a fait un coup à Friedland;1 mais comme je n'ai aucune information exacte, il m'est difficile de juger si vous pourrez frapper un bon coup de ce côté-là. Les Russes sont marchés hier sur Guben. Je compte de prendre ma position à Forst. J'envoie un détachement pour chasser un petit corps qui est à Spremberg, par où je compte que ma lettre vous parviendra. Il est plus nécessaire que jamais que nous puissions entretenir à présent quelque correspondance.
Voici quelques réflexions : Je suis obligé de suivre les Russes pour les empêcher de faire quelque fâcheuse incursion, pour les resserrer dans leurs fourrages et les obliger à décamper le plus tôt possible; et si, en attendant, on laisse faire Daun de ce côté-là, il rechassera bientôt Finck et reprendra toute la Saxe. Il me semble que, si la Silésie n'a rien à craindre de l'ennemi, vous pourriez laisser Fouqué et marcher vers l'Elbe. Torgau, Wittenberg, Leipzig et Magdeburg peuvent vous nourrir, il y a de quoi jusqu'au février; mais il faudrait savoir où vous dirigerez votre marche, et le temps de votre arrivée, pour que les transports arrivent à temps. Si vous trouvez moyen de faire quelque chose de meilleur là-bas, j'y souscris.
(Federic.]
Nach dem Concept.
11458. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.
[Waldow, 16 septembre 1759.]2
Au comte Finck!
La scène a changé ici. Mon frère est marché le 12 à Gœrlitz, Daun sur cela est allé à toute jambe pour gagner Bautzen. Les Russes,
1 Nach dem Bericht des Prinzen Heinrich, Hermsdorf 13. September, hatte vielmehr der General von Stutterheim bei Friedland ein Magazin verbrannt und über 700 Gefangene gemacht. Krockow dagegen hatte gelegentlich einer Recognoscirung bei Jahmen (nordwestl. von Rothenburg) die feindliche Traincolonne angegriffen und 100 Wagen, sowie 180 Gefangene erbeutet. Vergl. Tempelhoff, Gesch. des siebenjähr. Krieges, Theil III, S. 283.
2 Das Datum nach der Ausfertigung.