<586> ou de donner dans son arrière-garde; et si Harsch détache vers la Haute-Silésie, il faut que Goltz détache en conséquence. Ainsi à mesure que l'ennemi se fortifie, vous vous fortifiez aussi.

Sachez qu'environ avec 2500 hussards, 3500 hommes de cavalerie j'ai fait tête pendant toute la campagne à 6 ou 7000 hommes de troupes légères, à 10 régiments de cavalerie autrichienne et à toute la cavalerie des Russes. Ainsi avec 20 escadrons de cavalerie et 2 bons régiments de hussards, vous pourrez faire tête également à la cavalerie de Laudon, dont 3 régiments sont totalement ruinés et les autres ont furieusement souffert. Il ne s'agit en suite que de prendre des terrains où la cavalerie n'ait pas beau jeu pour agir.

Laudon n'a que 8000 hommes d'infanterie; ses troupes se fondent tous les jours. Ils sont 5 à 6 jours sans pain, ils seront obligés de faire une terrible marche, qui leur coûtera 3000 hommes pour le moins de désertion. Ajoutez à cela que ces troupes ont pris la dyssenterie, que la faiblesse et la mauvaise nourriture obligeront Laudon de les ramener le plus vite qu'il pourra en Moravie.

Ainsi, loin de vous présenter de grandes difficultés, figurez-vous une nouvelle carrière de gloire qui s'ouvre pour vous.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


11525. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Sophienthal,] 9 [octobre 1759].1

Chiffre à mon frère !

Vous saurez que, depuis que je vous ai écrit, les Russes et les Autrichiens ont passé le Hundspass et sont venus camper derrière la Parte2 entre Mechau et Osten. Sur ce mouvement, j'ai passé l'Oder à Kœben, et je suis venu me camper, la droite vers Hünern,3 ma gauche à l'Oder. J'ai mes attentions sur Herrnstadt, où je ne laisserai point passer l'ennemi, ce qui obligera Laudon de passer par Rawitsch et de faire un grand détour. Les déserteurs disent unanimement qu'ils manquent de pain, que la dyssenterie règne dans leur armée et qu'ils périssent de misère.4 II faut que je tienne bon jusqu'au moment où ces gens se sépareront, et alors je volerai en Saxe. Laudon est campé à Grotau.5 J'ai des patrouilles à Gœrlitz.

Voilà où en sont les choses. La campagne en traînera davantage; mais je ne veux quitter la Silésie qu'à bonnes enseignes, et lorsque je serai sûr que mon absence n'y portera aucun dérangement.

Federic.

Nach dem Concept. Eigenhändig.



1 Im Concept vom 9., in der Ausfertigung vom 10. datirt.

2 Bartsch.

3 Südsüdöstl. von Guhrau.

4 Vergl. Nr. 11518. 11524.

5 Vielleicht Guhrau gemeint.