Je crois le temps d'expéditions de mer passé, et que, par conséquent, l'Angleterre pourra être à présent en sûreté contre les entreprises des Français. Ces derniers paraissent avoir une grande envie de faire la paix; si Québec est pris, comptez qu'ils la feront. J'ai bien cru que la reine de Hongrie serait celle qui se gendarmerait le plus contre toute idée de la paix; ni elle ni ses descendants ne trouveront jamais d'alliance plus favorable que celle qu'elle a trouvé le moyen de former; mais quelle que soit son ambition, si la France tire son épingle du jeu, il faudra bien qu'elle suive, quoique je voudrais bien parier que cela se fera de mauvaise grâce. Pensons à bien finir la campagne, et espérons tout des négociations de cet hiver! Je tiens depuis Herrnstadt jusqu'à Kœben, l'ennemi tient son poste derrière la Bartsch entre Rützen1 et Grand-Osten. Il brûle que c'est affreux, et commet des cruautés qui font dresser les cheveux. Je le resserre avec mes détachements le plus qu'il m'est possible. Je me flatte qu'il décampera en peu de jours.
Federic.2
Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.
11539. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.
Sophienthal, 17 octobre 1759.
Je vous écris, mon cher, pour que vous sachiez que, depuis la dernière lettre que je vous ai écrite,3 les choses n'ont point changé de situation ici. J'ai appris hier qu'un détachement de 5000 Russes, conduisant beaucoup de chariots, est marché à Kalisch. Ceci me fait augurer que Monsieur Laudon se fera convoyer par eux jusques-là, et, en ce cas, je serai obligé de marcher jusqu'à Militsch. Cela me fait perdre du temps, mais je ne saurais qu'y faire; et si d'un côté cela me dérange, ou plutôt que cela m'arrête de mon expédition de Saxe,4 d'un autre j'y gagne en tant que tous les desseins de sièges que les Autrichiens ont formés, soit sur Cosel ou sur Neisse, s'évanouiront d'euxmêmes.
Federic.
Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.
11540. AN DEN OBERST VON HACKE, COMMANDANTEN VON GLOGAU.
Sophienthal, 17. October 1759.
Ich habe Euren Rapport vom 16. dieses so eben erhalten, und glaube Ich nunmehro, dass die Russen bald abmarschiren werden. Sie
1 Südl. von Guhrau.
2 Ein P.S. handelt Uber die Vergebung einer vacanten Präbende im Stifte Herford.
3 Nr. 11524.
4 Vergl. S. 580. 582.