<644>

11600. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.1

Limbach, 17 novembre 1759.

Depuis que j'ai rejoint l'armée, Daun a pris le parti de se retirer, et comme vous connaissez les lieux,2 il vous sera plus facile qu'à un autre de prévoir là fin que notre campagne aura. Les bords de la Triebsche nous ont arrêtés jusqu'à aujourd'hui, nous venons, cependant, de la passer. Mon avant-garde est à Kesselsdorf, le gros de l'armée vers Wilsdruff, le général Diericke est de l'autre côté de l'Elbe et dans ces villes qui sont entre Meissen et Dresde, le général Finck avec 20 bataillons et 35 escadrons du côté de Maxen et de Wensch Kardorf,3 le colonel Kleist avec 20 escadrons et 3 bataillons à Ottendorf, d'où il a ordre d'entrer en Bohême, de ruiner la farine que les Autrichiens ont à Aussig, et de brûler quelques villages en représailles des horreurs et des abominations que Laudon et les Russes ont commises dans mon pays.4 Des troupes de l'Empire ont voulu passer du côté de Wensch-Kardorf où elles ont été repoussées hier par le général Finck qui leur a pris deux canons et une centaine d'hommes.

Comme je ne crois pas que Daun laisse des troupes à Dresde pour défendre la ville, ce serait un présent qu'il me ferait; mais comme il veut passer avec tout son corps du côté de Zehist5 et de Nollendorf, je crois qu'il lui sera difficile d'éviter quelque mauvaise affaire d'arrièregarde, et c'est là où je l'attends.

Federic.

Notre avant-garde vient de battre un corps autrichien à Kesselsdorf; je ne suis pas encore en état d'en donner des détails, mais dans huit jours la Saxe sera nettoyée et purgée d'ennemis.

Nach der Ausfertigung: im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.


11601. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Knyphausen und Michell berichten „au Roi seul“ , London 6. November: „Nous savons de science certaine que la cour de France a fait faire depuis peu, par différents canaux, toutes sortes d'agaceries à Sa Majesté Britannique pour la déterminer à entamer une négociation de paix. Nous ne sommes point instruits avec précision de ce qui s'est passé à cet égard, mais nous sommes informés positivement que le Roi s'est réservé à lui-même et à son ministère allemand le secret de quelques-unes de ces insinuations, que d'autres ont été confiées au duc de Newcastle, à l'insu du chevalier Pitt, et que quelques-unes ont été communiquées à ce dernier, sans qu'il se soit cru autorisé de pouvoir s'en ouvrir à nous, quoiqu'il ait eu l'honnêteté de nous en prévenir lui-même, en déplorant la délicatesse de sa situation et le peu de fermeté“



1 Die vorliegenden Berichte des Prinzen aus dem Monat November sind aus Kroffdorf datirt. Vergl. S. 516. Anm. 2.

2 Prinz Ferdinand hatte im September 1756 die Gegend kennen gelernt. Vergl. Bd. XIII, 593 u. 605.

3 Wendisch-Carsdorf, westnordwestl. von Maxen.

4 Vergl. S. 588, 634.

5 Südl. von Pirna.