<655> celle de Vienne pour la tranquillité momentanée, à ce que j'en suis persuadé, de l'Italie,1 ne m'a point surpris, et dès que j'ai vu que la France travailla d'apaiser2 le roi des Siciles, quand il se rapprocha au trône d'Espagne, je n'ai plus compté sur aucune diversion en Italie pendant la guerre présente. En attendant, comme il faut prendre les choses comme elles sont, rien de plus sage que la question faite par M. Pitt au ministre de Naples; il faut applaudir, d'ailleurs, au système qu'on a pris à cet égard, de vouloir s'appliquer particulièrement à se conserver l'amitié et la confiance de l'Espagne, pour que par son poids la balance ne passe pas au parti opposé, au sujet de quoi on fera, cependant, très bien de veiller de bien près aux intrigues de la cour de Vienne et à tous les ressorts qu'elle fera jouer pour ébranler celle de Madrid.

Quant aux Français, je crois bien pénétrer leurs vues présentes qui, dans l'appréhension où ils sont de perdre pour jamais leur Canada, souhaitent de s'arranger là-dessus avec l'Angleterre et font faire à ce sujet des tentatives par proposer des conditions avantageuses au Hanovre.

D'ailleurs, je crois pénétrer — ce que je ne vous dis que pour votre seule direction et dont vous ne laisserez rien transpirer — que la France voudrait bien contenter en quelque façon la cour de Vienne et lui procurer peut-être quelque partie de la Haute-Silésie et, pour m'indemniser, elle aimerait à faire séculariser quelque évêché, tel que je le trouverais à ma convenance, proposition, cependant, sur laquelle je n'aimerais pas d'entrer.

Federic.

Nach dem Concept.


11617. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN.3

Wilsdruff, 22 novembre4 1759.

C'est avec le dernier chagrin que je me vois obligé de vous informer d'un désastre qui, contre tout [ce] que j'aurais jamais pu attendre, vient de nous arriver, et qui m'est d'autant plus sensible que je n'en connais guère d'exemple. J'avais détaché le lieutenant-général Finck et les généraux-majors Rebentisch et Wunsch avec 16 bataillons et 35 escadrons pour occuper le poste de Maxen. Ce corps, ayant été attaqué



1 Nach dem Bericht Knyphausen's, d. d. London 9. November, hatte der Prinz von San Severino, Gesandter des Königs von Neapel in London, dem Minister Pitt eröffnet, dass die Höfe von Wien und Madrid zur Erhaltung des Friedens in Italien eine Uebereinkunft getroffen hätten, nach welcher Oesterreich auf Neapel, Sicilien, Parma und Guastalla verzichten würde, dagegen der Stato degli Presidii im Grossherzogthum Toscana ihm Uberlassen werden sollte. Der Minister Pitt hatte darauf an den Gesandten die Frage gerichtet, „si l'exécution devait avoir lieu avant ou après que l'Impératrice aurait exécuté son projet d'écraser le roi de Prusse, ce qui pourrait peut-être faire quelque différence à l'égard de l'équilibre de l'Italie.“

2 An Finckenstein: „pour apaiser le roi à l'égard des affaires d'Italie.“

3 Finckenstein traf am 24. von Magdeburg in Berlin ein.

4 Vergl. vom 22. November auch das Schreiben an d'Argens in den Œuvres, Bd. 19, S. 106.