11655. AN DEN MAJOR VON KLEIST.
Freiberg, 8. December 1759.
Ihr müsset Euch nicht daran kehren, und wann der Feind auch Torgau mit Haubitzen anbrennt, so bleibet fest stehen und rettet ja das Magazin.1 Die Kavallerie muss alle durch übers Wasser herüber, wie Ich Dingelstedten befohlen, dass er von da sich nach Wittenberg ziehen soll. Der General von Czettritz kommt morgen hin; wo er noch zurechte kommt, so muss er mit durch.
Friderich.
Ihr müsset sogleich nach Wittenberg avertiren, dass die Gefangenen von da weggeschickt werden in Sicherheit.
Nach der Ausfertigung im Kleist'schen Familienarchiv zu Kiekow im Regierungsbezirk Cöslin.
11656. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
[Freiberg, décembre 1759.]
Mon cher Frère. Tout ce que l'ennemi peut faire, est de brûler le pont de Torgau et quelques maisons de la ville; c'est à quoi il faut s'attendre. Le pont peut se rétablir, et la ville est au roi de Pologne. Si toute la cavalerie a passé l'Elbe, comme je l'ai ordonné, cette expédition ne se réduira pas à grand'chose, et l'ennemi s'en retournera en Bohême; c'est son dernier effort qu'il faut laisser passer.
Il n'est pas apparent que Beck pense d'aller à Berlin.2 J'envoie dans l'instant Czettritz avec le régiment de Frideric droit à Torgau. Il faut tenir ferme; tout le mal qu'on prévoit n'arrive jamais, ainsi que tout le bien qu'on espère. Je vois ici par tous les arrangements de l'ennemi qu'il médite sa retraite; je n'ai rien à craindre ici, quoiqu'il dise qu'il veut m'attaquer; je l'attends de pied ferme, et je ne crois pas que cela en viendra là. Si vous avez encore détaché un régiment pour Meissen, c'est tout ce que l'on pouvait opposer à l'ennemi; enfin, il me semble que c'est ici le moment où il faut de la fermeté et que, celui-ci passé, nous serons hors d'affaire.
Je vous prie de me mander ce que vous apprendrez de nouveau. Vous assurant de la tendresse parfaite avec laquelle je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
1 Am 9. December schreibt der König an Kleist, er verlasse sich darauf, „dass im Fall auch ja das Tête de pont und die Brücke ruiniret und verbrennt würde, Ihr die Stadt und das Magazin decken werdet; und ist es nicht möglich, dass sie Euch und der Stadt was thun können“ .
2 Der Prinz hatte, Unkersdorf 8. December, geschrieben: „Je crois que Beck masquera Torgau pour détacher à Wittenberg ou bien pour faire passer un corps à Berlin.“