10665. AU LORD-MARÉCHAL D'ÉCOSSE.

[Breslau,] 18 janvier [1759].

Mon cher Milord. J'ai reçu deux de vos lettres, l'une concernant l'héritage de votre respectable frère,30-4 l'autre touchant les affaires d'Espagne. J'ai fait ce que vous exigez de moi,30-5 c'est-à-dire, autant que les lois me permettent de me mêler d'un testament militaire et de la volonté de ceux qui sont morts en combattant pour l'État.30-6

Pour ce qui regarde le second article, je crois que, si vous différez votre voyage de quelques semaines, ce ne sera qu'un bien, pour que l'on voie premièrement si le roi d'Espagne demeurera sur le trône, s'il mourra,30-7 et quelle face les affaires prendront à Madrid.30-8 Car il n'est pas apparent que, tandis que l'on est occupé à régler la succession, ou qu'un nouveau roi voudra s'affermir sur le trône, on emploie ces premiers moments à se mêler d'une médiation.30-9 Mais, après que cela se sera un peu éclairci, alors je crois que votre voyage pourra être très utile.

Je crois que vous devez avoir reçu à présent les 200 pistoles. Pour la lettre que vous me demandez,30-10 je vous l'écrirai sans<31> grande peine : ce sont mes sentiments, qui ne me coûteront aucune contrainte à exprimer.

Adieu, mon cher milord; je vous embrasse. N'oubliez pas un pauvre diable qui, ne croyant pas trop au purgatoire, en éprouve toutes les horreurs dans ce monde-ci.

Federic.

NB. Je dois vous avertir qu'on est à présent en France plus éloigné de la paix que jamais. Le duc de Choiseul est l'esclave de Vienne. On a trop exagéré le mérite de Bernis, lorsqu'il était en faveur;31-1 on le blâme trop à présent. Il ne méritait ni l'un ni l'autre.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



30-10 Nicht zu bestimmen.

30-4 Jacob Keith.

30-5 Das Schreiben liegt nicht mehr vor. Eichel äussert am 20. gegen Finckenstein, dass er den Brief Lord Marschall's nicht selbst gesehen habe; „so viel ich aber aus dem wenigen, so Se. Königl. Majestät Sich gegen mich deshalb geäussert haben, verstehen können, so wünschet gedachter Mylord, dass die Domestiquen des verstorbenen Marschalls einiges Andenken aus der Verlassenschaft desselben bekommen möchten“ .

30-6 Vergl. Bd. XVII, 306. 310. 320.

30-7 Vergl. S. 6. 23.

30-8 Eichel meldet am 20. an Finckenstein, dass er auch von dem Inhalt des zweiten Schreibens Lord Marschall's nichts weiteres wisse, als was der König ihm daraus gesagt habe, „nämlich von einer auf dem Tapis seinden Intrigue, nach dem Tode des jetzigen Königs von Spanien den Don Philipp auf den spanischen Thron zu bringen“ .

30-9 Vergl. Bd. XVII, 405. 415. 427.

31-1 Vergl. S. 1. 24.