10714. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.
Prinz Ferdinand berichtet, Münster 1. Februar, auf das Schreiben des Königs vom 25. Januar:63-5 „Votre Majesté me fait la grâce de m'ordonner de Lui marquer mes idées. J'obéis, Sire, en commençant par assurer Votre Majesté que rien ne me touche de plus près que Ses intérêts, et que sûrement je n'ai rien tant à cœur que d'agir, dès que le service de Votre Majesté l'exige.“
<64>Nach dem, was der Prinz von den in Versailles angenommenen Operationsplänen Dauns erfahren, vermuthet er „que les plus grands efforts se feront en Silésie, et que l'ennemi, ayant détaché ce gros corps vers Erfurt,64-1 ne fera qu'un médiocre effort sur l'Elbe vers Dresde et dans la Lusace, tandis que ce gros corps des troupes autrichiennes, l'armée des Cercles et celle de Soubise composeront une armée de 60 à 70000 hommes capable de pénétrer jusque dans le cœur de la Saxe et des Etats de Votre Majesté. Je pense qu'il serait avantageux que Votre Majesté fît défiler bientôt quelques troupes de la Silésie pour renforcer l'armée de Msgr. le prince Henri, en cas qu'Elle jugeât S'en pouvoir passer. Sinon, il serait du moins utile de déterminer d'avance en quoi pût consister le corps d'armée que Msgr. le prince Henri mènerait contre ces armées ennemies unies, après avoir laissé un détachement suffisant pour couvrir la ville de Dresde. Le concert que Votre Majesté m'ordonne de prendre avec Msgr. le Prince, se fonde sur cette détermination préliminaire. S'il fût jugé avantageux de nous joindre, après avoir déterminé de part et d'autre les troupes, il ne s'agirait que de convenir encore de la manière et de l'endroit de la jonction. Le corps du prince d'Ysenburg, n'étant fort que de 8000 hommes à peu près, n'y saurait suffire; je pourrai l'augmenter jusqu'au pied de 10 000 hommes, qui se trouveront complets, si nous gagnons le temps d'achever notre recrue. Il me semble que le prince de Soubise a deux choses à faire, avant que de marcher en Saxe, savoir de disperser nos troupes ou de leur opposer un corps pour assurer ses derrières. Dans le second cas, on partage déjà ses forces. Je serais d'avis de risquer alors une action contre ce corps d'observation. S'il fût battu, tout le projet de l'ennemi s'évanouirait. Dans le premier cas, s'il avançait en force dans la Hesse pour disperser nos troupes, je crois que nous devons éviter le combat, soit en reculant, soit en prenant une position inattaquable. Par ce moyen, on arrêterait l'exécution du plan de M. de Daun, en laissant le temps à la fortune de venir à notre secours. Mais si le prince de Soubise ne faisait ni l'un ni l'autre, avant que de marcher en Saxe, il me semble que nous n'aurions alors qu'à lui tomber à dos, pour ruiner tout ce grand projet, En cas que Votre Majesté ne jugeât pas convenable que nos troupes agissent de cette façon, et qu'Elle préférât que j'envoyasse du secours à Msgr. le prince Henri, ce secours ne peut consister qu'en 8 à 9000 hommes à peu près, devant laisser quelque chose en Hesse. Je supplie Votre Majesté de me dire sur tout ceci Ses gracieuses intentions, vu que le concert que j'aurai à prendre avec Msgr. le prince Henri, en dépendra naturellement. Si le maréchal de Contades détache de gros corps de son armée pour renforcer celle de Soubise, je pourrai renforcer à proportion nos troupes en Hesse et les porter au delà de 16 000 hommes. Tout ceci suppose que Votre Majesté préfère d'attendre l'attaque; si Elle voulait qu'on prévînt l'ennemi, je crois qu'on devrait exécuter le projet que j'ai eu l'honneur de proposer à Votre Majesté par la lettre que mon aide de camp de Bülow Lui a portée.“ 64-2
[Breslau, 9 février 1759.]64-3
Chiffre Prince Ferdinand!
Vos idées sont excellentes; c'est bien la bonne manière de prévenir l'ennemi, pour n'être point prévenu soi-même; ce serait aussi ma façon de penser, si l'état délabré de mon armée et la position de mes ennemis ne me liait les mains. Vous ne mettez jamais ni les Russes, ni les Suédois en ligne de compte, et si je les compte peu, ils font 70000 hommes. Les Russes veulent, dit-on, rouvrir la campagne par le siège de Colberg; je dois de nécessité m'y opposer en ce cas. Je suis obligé d'envoyer d'ici de gros renforts à Dohna, qui d'ailleurs est<65> trop faible pour se montrer. Je me destine à m'opposer à l'armée de Daun: d'où voulez-vous que je prenne des troupes pour en renforcer mon frère? Je voudrais les avoir, mais elles n'y sont pas. Si les choses restent comme elles sont à présent, mon frère peut marcher vers la Thuringe environ avec 22000 hommes et laisser un corps pour couvrir l'Elbe. Je serais, du reste, porté à préférer votre idée de forcer le prince de Soubise à laisser un détachement vis-à-vis de l'Ysenburg, cela vaudra le mieux. Soubise a à peu près 40 000 hommes; si les Cercles s'y joignent et peut-être 6000 Autrichiens, cela en fera 61000. S'il est obligé d'en détacher 20000, mon frère n'aura que 40000 vis-à-vis de lui. C'en sera moins qu'à Rossbach. Mes affaires ne seront en ordre qu'à la mi-mars; si les Russes s'avisent d'assiéger Danzig, je serai encore obligé de faire une diversion de ce côté-là. Ainsi vous jugez facilement du cruel embarras où je suis; il faut presque espérer à l'avènement d'un dieu de machine, pour trouver un bon dénouement à notre pièce.65-1
Der Brief vom Prinz Ferdinand an meinen Bruder Heinrich zu communiciren,65-2 nebst dieser Antwort.
Friderich.
Eigenhändiger Entwurf zur Antwort.65-3
63-5 Nr. 10682.
64-1 Vergl. S. 43.
64-2 Vergl. Nr. 10658.
64-3 Das Datum nach einem Zusatz von Eichel.
65-1 Zu vergleichen ist für obiges königliches Schreiben auch die zwischen Prinz Ferdinand und seinem Geheimsecretär von Westphalen gewechselte Correspondenz in: Westphalen, Gesch. der Feldzüge des Herzogs Ferdinand, Bd. III, S. 169.
65-2 Breslau, 9. Februar werden beide Stücke in Chiffern im Anschluss an ein kurzes Begleitschreiben dem Prinzen Heinrich übermittelt.
65-3 In der nach dem eigenhändigen Entwurf aufgesetzten Ausfertigung ist ausser dem Datum noch am Eingange eine Empfangsbescheinigung des Berichts vom 1. Februar beigefügt.