11704. AU PRINCE HÉRÉDITAIRE DE BRUNSWICK.
Freiberg, 24 décembre 1759.
Je crois, mon cher Neveu, que vous arriverez demain à Chemnitz, et comme je me flatte que je n'aurai pas besoin de vous fatiguer davantage, je vous prie de faire répandre le bruit avec indiscrétion de ce côté-là, comme si vous vouliez marcher en Bohême par Marienberg droit à Saatz, et que vous n'étiez obligé de différer cette expédition<718> que pour donner quelque repos aux troupes et arranger votre boulangerie.
Le colonel de Linden a ordre de s'avancer à votre approche vers Marienberg, ce qui, j'espère, servira à persuader à l'ennemi que c'est notre sérieux de marcher de ce côté-là, ce qui contraindra, quoi qu'il en arrive, le maréchal Daun à faire un gros détachement en Bohême et à s'affaiblir de ce côté-là. Jusqu'au moment présent l'ennemi n'a pas remué encore; mais il sera bien obligé d'en venir là, et le mouvement que vous ferez demain, l'obligera certainement à déclarer ses desseins; ainsi que je me flatte que la campagne finira avec l'année.
Je vous envoie ci-joint quelques cartes de la Saxe, en supposant que vous n'en avez point, que je vous prie cependant de me renvoyer quand vous n'en aurez plus besoin.
Federic.
Nach dem Concept.