10756. AU PRINCE DE SULKOWSKY A GLOGAU.97-1
Breslau, 3 mars 1759.
La lettre que vous avez voulu me faire, m'a été rendue. Vous pouvez être persuadé que c'est certainement à regret que je me suis vu obligé de procéder à la démarche contre votre personne. Mais ordinairement quand des particuliers veulent se mêler dans les querelles des grandes puissances, ils ne manquent pas d'échouer, et j'aurais souhaité, pour l'estime et la considération que j'ai toujours eues pour vous, que vous n'ayez pas oublié que, quoique vous fussiez prince, vous ne l'êtes pas assez pour vouloir me faire la guerre. Vous ne sauriez prétendre que j'entrasse ici dans un grand détail; les faits sont publiés; personne n'ignore avec quel empressement et quelle partialité marquée vous vous êtes travaillé à fournir à mes ennemis les magasins dont ils pouvaient avoir besoin pour attaquer hostilement avec quelque succès mes États. Il est notoire que presque tous les juifs de votre domination ont principalement servi d'espions à mes ennemis, et je ne veux point rechercher ici sur quel fondement on soupçonne beaucoup vos juifs d'être les auteurs de l'incendie de Glogau, pour brûler mes magasins, à quoi, malheureusement, ils n'ont que trop bien réussi. Il ne coûtera d'ailleurs pas beaucoup de peine de vous convaincre par la cor<98>respondance avec votre fils, attaché à l'armée russe et actuellement mon prisonnier de guerre, du plan que vous aviez formé de lever tout un régiment pour l'Impératrice-Reine et de le lui présenter pour servir contre moi. Par ce peu de circonstances, je vous laisse à juger si de si étranges procédés n'ont pas dû m'exciter à quelques ressentiments contre vous.98-1
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei. 98-2
97-1 Der Fürst Alexander Joseph Sulkowsky, der chursächsische Cabinetsminister, hatte in Polen unweit der preussischen Grenze Werbungen für die Russen veranstaltet und ihren Einfall in die Neumark auf mannigfache Art, besonders durch Anlegen von Getreidemagazinen, unterstützt. Bei dem Einmarsch in Posen hatte General Wobersnow auf Befehl des Königs den Fürsten sammt seiner „Garde“ festnehmen und nach Glogau abführen lassen. Oberst Hacke in Glogau erhielt, vermuthlich am 1. März, die Weisung, den Fürsten dort in Arrest zu halten und die „Leute von seiner Garde unter, jedoch guter, Escorte“ nach Breslau zu senden. (Bleinotizen auf der Rückseite des Berichts, Glogau 25. Februar.)
98-1 Die mehrfachen Verwendungen der Fürstin Sulkowska für ihren Gemahl werden vom Könige in sehr höflicher, aber entschiedener Weise abgelehnt; Schreiben an die Fürstin, Breslau I. und 8. März; desgleichen weist der König am 16. März ein neues Gesuch des Fürsten zurück.
98-2 Am 4. März wird dem General von Wobersnow das obige Schreiben an den Fürsten Sulkowsky mitgetheilt. Es wird hinzugefügt, dass in den aufgefangenen Briefen an den bei Zorndorf kriegsgefangenen Sohn des Fürsten die Mittheilung enthalten sei, Sulkowsky wolle, um den König von Preussen nicht zu irritiren, „das Regiment, so er für die Kaiserin zu richten gewillet sei, zuvorderst dem König von Polen offeriren, mit der Condition, dass derselbe solches alsdann an die Kaiserin-Königin wieder unter seinem Namen geben solle“ . Wobersnow wird angewiesen, des Fürsten „böse Gesinnung“ den Polen klarzulegen.