10764. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VIERECK A COPENHAGUE.

Breslau, 8 mars 1759.

Comme je serais bien aise de m'orienter sur la véritable façon de penser de la cour où vous êtes et d'éprouver une bonne fois la contenance du comte Moltke, mon intention est que vous lui lâchiez dans une conversation que vous aurez avec lui, savoir si la cour de Copenhague voudrait bien se résoudre de me fournir 10000 hommes de ses troupes réglées pour l'espace d'un an, contre un subside en argent de 800 000 écus d'Allemagne.

Mais il faudra qu'en faisant cette proposition au comte de Moltke, vous observiez attentivement sa contenance, et que vous sachiez au juste sur quel pied il s'expliquera là-dessus envers vous.

Au reste, vous comprenez vous-même que je ne saurais guère compter sur le succès de pareille ouverture; cependant, j'ai mes raisons pour faire lâcher à la cour où vous êtes, la proposition en question, et je serai curieux d'ailleurs de voir comment vous vous en acquitterez.102-3

Federic.

Nach dem Concept.

<103>

102-3 Viereck berichtet darauf, Kopenhagen 24. März, Graf Moltke habe die Eröffnungen mit grosser Ruhe, und ohne irgend welches Erstaunen merken zu lassen, angehört. Er habe für die freundschaftliche Gesinnung gedankt, den endgültigen Bescheid aber verschoben, bis er dem Könige Bericht erstattet. Als seine persönliche Ansicht hat Moltke dem preussischen Gesandten entgegnet, der König werde schwerlich das angenommene System der Neutralität ändern; er habe die zahlreichen Anträge der Gegenpartei standhaft zurückgewiesen; er, Moltke, könne als Ehrenmann dem Gesandten die feste Versicherung geben, dass eine der Neutralität widersprechende Verpflichtung weder augenblicklich bestände, noch auch jemals bestanden habe, trotz allem, was man in dieser Beziehung verbreitet habe.