10784. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.
Breslau, 19 mars 1759.
Les lettres que vous m'avez faites du 11 de ce mois, m'ont été fidèlement rendues. Je vois bien que la campagne qui vient sera assez difficile pour nous, je n'en saurais, au moins jusqu'à présent, présumer autrement; j'espère cependant encore que la guerre qui va s'élever en Italie par la mort du roi d'Espagne — dont mes dernières lettres de Hollande118-5 me parlent comme d'un évènement peut-être déjà arrivé, vu que, selon les dernières lettres de Madrid du 19 février, on com<119>mençait à faire des préparatifs comme s'il était décédé119-1 — nous portera du soulagement dans le poids que nous sommes obligés à soutenir.
Pour moi, je mettrai à présent mon armée en des quartiers de cantonnement où je vais entrer le 24, en plaçant mes troupes entre Jauer et Reichenbach à peu près et en prenant mon quartier à Rohnstadt,119-2 afin de voir où l'ennemi portera ses plus grandes forces, sur quoi je me dirigerai. Jusqu'à présent, l'on ne sait pénétrer autrement le dessein de l'ennemi, sinon qu'il mettra une partie de son armée auprès de Kœniggrætz, quelque autre corps en Moravie, 18 000 Autrichiens, joints aux troupes des Cercles, du côté d'Eisenach, et la plupart de ses forces sera apparemment assemblée du côté de Budin en Bohême.
Pour ce qui regarde les Russes, ils sont à attendre du secours, vu que leur armée en Prusse est encore assez délabrée, de sorte que je présume de ne pas les avoir vis-à-vis de moi que deux mois passés encore.
Par toutes ces circonstances, Votre Altesse verra que je serai bien gêné dans toutes mes opérations. A présent, ce qui me manque encore de chevaux de remonte, va m'arriver, et ce qui me manque ici à l'état effectif des troupes, sont 1600 hommes, que je crois trouver encore avant l'ouverture de la campagne.
Federic.
Nach dem Concept..
118-5 Bericht Hellen's, d. d. Haag 10. März.
119-1 Auf den Vorschlag der Cabinetsminister, d. d. Berlin 17. März, dass in Anbetracht des bevorstehenden Todes König Ferdinand's für Lord Marschall (vergl. S. 6. 30; Bd. XVII, 479) neue Beglaubigungsschreiben an König Karl von Spanien ausgestellt werden mögen, antwortet der König am 20. März mit einem „Sehr gut!“
119-2 Zwischen Striegau und Bolkenhain.