11112. AU ROI DE LA GRANDE-BRETAGNE A LONDRES.341-1
Reich-Hennersdorf, 20 juin 1759.341-2
Monsieur mon Frère. Quelques efforts que nous ayons faits jusqu'ici pour rompre la ligue de nos ennemis, il paraît que leur animosité et leur ardeur n'a fait qu'augmenter. Nous avons agi avec toute la vigueur possible : nos succès, bien loin de leur donner des sentiments pacifiques, n'ont fait que resserrer les liens qui les unissent, et les pousser à faire de“ plus grands efforts. Si Votre Majesté veut bien que je Lui parle avec confiance et à cœur ouvert, je pense que l'attachement que nous devons à nos peuples, l'humanité et le bien du genre humain demandent que nous n'ayons plus trop d'acharnement pour continuer une guerre onéreuse et sanglante, et qu'il ne serait point contre la dignité ni contre notre honneur de nous prévaloir des premiers évènements favorables de cette campagne, pour déclarer conjointement aux puissances ennemies qu'on était disposé à Londres et à Berlin à l'ouverture d'un congrès dans lequel on pourrait se concerter sur les moyens les plus propres à établir une paix honorable et utile à toutes les parties belligérantes, autant qu'elles voudraient se prêter à concourir à ce but salutaire.
Ce sont des idées que je soumets aux vues supérieures de Votre Majesté, L'assurant, quoi qu'il arrive, que rien ne me séparera de Ses intérêts. Je suis avec la plus haute estime etc.
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.341-3
341-1 Vergl. hierzu Nr. ni 11.
341-2 Ein Schreiben vom 20. Juni an Voltaire siehe in den Œuvres Bd. 23, S. 51; ein undatirtes in den Juni eingereihtes Schreiben an d'Argens ebenda Bd. 19, S. 76.
341-3 Die Ausfertigung war eigenhändig; vergl. S. 340,